Le préfet du Doubs demande la saisie de l’IGPN après le matraquage d’un «gilet jaune»

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Une semaine après la blessure d’une manifestante septuagénaire à Nice, c’est à Besançon qu’a éclaté ce week-end une nouvelle polémique sur les violences policières.

Samedi, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner s’est félicité du «calme» dans lequel s’est déroulé l’«acte XX» des «gilets jaunes», qui a rassemblé 33.7000 manifestants à travers toute la France. Un incident survenu samedi en fin d’après-midi à Besançon a pourtant poussé le préfet du Doubs à demander au directeur général de la Police nationale de lancer une enquête de l’IGPN sur la blessure d’un jeune homme.

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Dans une vidéo tournée par Média 25, un média indépendant franc-comtois, on peut en effet voir un membre des forces de l’ordre frapper violemment un manifestant au crâne. Le côté droit du visage en sang, le «gilet jaune» titube avant d’être pris en charge par les secours, sous les cris de protestation des personnes présentes. Diffusée sur les réseaux sociaux, la vidéo fait grand bruit.

Capture d’écran 2019-04-02 à 23.42.38 Capture d’écran 2019-04-02 à 23.43.17Le lendemain, la journaliste à l’origine de ces images déclare sur Twitter que le jeune homme blessé a «subi une ouverture profonde à l’arcade» nécessitant plusieurs points de suture. «Il va bien mais reste marqué psychologiquement», souligne Emma Audrey. Le principal intéressé n’a pour l’heure pas porté plainte.

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Des images «sorties de leur contexte»?

Contacté le lendemain des faits par lEst Républicain et Le Parisien, le directeur de cabinet du préfet du Doubs, Nicolas Regny, estime que «les images sont sorties de leur contexte». Il indique que l’incident s’est produit alors que le préfet «avait demandé aux “gilets jaunes” de quitter la manifestation au vu des violences» causées par un groupe de casseurs.

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Selon Nicolas Regny, l’homme matraqué «faisait obstruction à l’interpellation d’un casseur principal qui était poursuivi par les forces de l’ordre» et «essayait de ramasser une bombe lacrymogène pour la lancer sur les forces de l’ordre». Des explications contestées par Media 25, qui publie dimanche en début de soirée d’autres vidéos de la manifestation.

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Dans un communiqué publié sur Twitter dans la nuit de dimanche à lundi, le préfet du Doubs annonce finalement qu’il a demandé à l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN) de se pencher sur cette affaire afin d’«apporter un éclairage complet sur les circonstances dans lesquelles le bâton de défense souple a été employé». Sa demande doit désormais être validée par le directeur général de la Police nationale pour qu’une enquête administrative soit menée par l’IGPN.

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Une polémique qui fait écho à celle autour de la blessure de Geneviève Legay

 

Cette polémique intervient une semaine après une autre blessure qui a fait beaucoup parler d’elle. Samedi 23 mars, lors d’un rassemblement de «gilets jaunes» à Nice, les forces de l’ordre chargent des manifestants rassemblés place Garibaldi. Geneviève Legay, 73 ans, se blesse grièvement à la tête en chutant. La famille de la septuagénaire ainsi que l’association Attac, dans laquelle la victime milite, portent plainte dès le lundi. De son côté, le parquet de Nice ouvre une enquête, mais assure rapidement qu’il n’y a eu «aucun contact» entre Geneviève Legay et les policiers.

 

Après une semaine de polémique, le procureur revient sur ses propos. Évoquant «de nombreuses autres images» et la «rectification du témoignage d’un policier», Jean-Michel Prêtre ouvre une information judiciaire pour «violences volontaires ayant entraîné une ITT de plus de huit jours par dépositaire de l’autorité publique». De son côté, le policier mis en cause exprime auprès de l’AFP ses «regrets» mais souligne avoir agi «dans le respect des ordres donnés par sa hiérarchie». Selon les informations du Figaro, l’IGPN n’a pas été saisie dans cette affaire.

Source : Le Figaro

 

 

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