Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a levé le voile ce mardi sur un plan pour coordonner l’action des unités d’élite des forces de l’ordre en cas d’attentat.

Comment intervenir de la manière la plus efficace qui soit en cas d’attentats de masse ? Après les attaques du 13 novembre, Bernard Cazeneuve a demandé à l’Unité de coordination des forces d’intervention (UCOFI) de plancher sur la question.

Le ministre de l’Intérieur a ainsi présenté ce mardi un nouveau plan pour que le groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), l’unité Recherche, assistance, intervention et dissuasion (Raid) de la police nationale et la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) agissent de manière rapide, coordonnée et efficace en cas d’attaque terroriste.

«  L’heure n’est pas à la concurrence des forces, mais a l’unité », a expliqué le ministre, avant de poursuivre : « Face à des ennemis déterminés à nous frapper en provoquant le plus de dommages possibles, sans volonté de négocier et dont la propre mort fait partie de la philosophie, de la stratégie, nous avons besoin de forces performantes (…) qui travaillent les unes avec les autres et qui poursuivent les mêmes objectifs. »

 

.@BCazeneuve présente le Schéma national d’intervention des #UnitésElite @Gendarmerie @PNationale @prefpolice pic.twitter.com/H7DvLKS5eq

— Ministère Intérieur (@Place_Beauvau) 19 avril 2016

 

Les zones de compétences suspendues en cas d’attentat

«  En cas d’attentat, il est impératif que les antennes du GIGN et du RAID puissent intervenir sans délais là où elles sont présentes, sans être entravées par des procédures complexes », a souligné Bernard Cazeneuve. Le nouveau schéma d’intervention implique avant tout la disparition des frontières entre policiers et gendarmes, les premiers intervenant traditionnellement en zones urbaines, les seconds en zones rurales ou semi-urbaines. Le GIGN compte quelque 400 membres, comme le Raid, et la BRI une centaine d’hommes.

En cas de crise grave ou d’attaque d’envergure, les traditionnelles zones de compétences qui créent des frontières dans l’intervention des gendarmes et des policiers seront suspendues, a annoncé Bernard Cazeneuve ce mardi, avant de donner des exemples concrets : « Une BAC de la Police nationale pourra assurer la primo-intervention en zone de compétence de la Gendarmerie parce qu’elle est alors à proximité du lieu de l’attentat au moment de sa commission, tandis qu’une antenne du GIGN pourra intervenir en zone de compétence de la Police nationale dans la mesure où elle est alors immédiatement disponible et la mieux dimensionnée pour neutraliser un commando terroriste. »

Le commandement, lui, sera unique mais adaptable aux situations rencontrées. « C’est une avancée exceptionnelle », a commenté un conseiller du ministre.

De nouvelles antennes pour le GIGN et le Raid

Bernard Cazeneuve veut par ailleurs pouvoir bénéficier d’une force d’élite décentralisée. Il a indiqué que quatre nouvelles antennes du GIGN et trois du Raid seront créées en province et en outre-mer et que les effectifs de « l’antigang » (la BRI) seront doublés, pour atteindre 200 hommes, afin que ces unités d’élite des forces de l’ordre puissent faire face à un « attentat de masse ».

Les quatre prochaines antennes du GIGN seront implantées à Nantes, Reims, Tours et Mayotte, et celles du Raid à Toulouse, Montpellier et Nancy. Selon Beauvau, « l’ensemble des agglomérations et territoires les plus sensibles sera ainsi couvert à bref délai ».

Intervenir encore plus rapidement

«  En cas de tuerie de masse, c’est durant les premières minutes que les terroristes font le plus grand nombre de victimes », a souligné le ministre de l’Intérieur. « Nous devons donc réagir le plus rapidement possible, comme nous devons constamment anticiper l’éventualité d’une telle attaque », a-t-il poursuivi.

L’intervention « élémentaire » sur un attentat de masse ou une crise grave relève des premiers policiers et gendarmes sur les lieux. Pour cela, un plan a déjà été engagé permettant désormais à 750 brigades anticriminalité (BAC) de la police et pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) de « quadriller le territoire », dotés d’armes lourdes.

Dépasser la « guerre des polices »

Si les gendarmes du GIGN et les policiers du Raid et de la BRI ont travaillé de concert durant les attentats de janvier 2015, chacun dans sa sphère de compétence, les premiers ont été absents le 13 novembre survenu en région parisienne exclusivement.

Et le GIGN a fait savoir qu’il était pourtant là, en réserve, au grand dam de la police qui a par ailleurs essuyé des critiques pour son assaut de Saint-Denis , le 18 novembre, où était retranché Abdelhamid Abaaoud, l’un des organisateurs des tueries. Fureur du ministre de l’Intérieur qui, en janvier, a tranché : « Il y a deux forces de l’ordre » et « UN ministre de l’Intérieur » qui décide.

Premier acte du nouveau « schéma d’intervention » sur le terrain, ce mardi après-midi : BRI, Raid et GIGN se livrent à un exercice commun d’attaque terroriste multisites à la gare Montparnasse à Paris.

Source : Les Echos 

UCOFI1

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