Le flair d’Idex au service des gendarmes

C'est en fonction de l'attitude du chien et des tractions dans la laisse que la maître-chien Janie Engrand sait si Idex est sur une piste. - C'est en fonction de l'attitude du chien et des tractions dans la laisse que la maître-chien Janie Engrand sait si Idex est sur une piste.

C’est en fonction de l’attitude du chien et des tractions dans la laisse que la maître-chien Janie Engrand sait si Idex est sur une piste.

Janie Engrand et son chien Idex forment un binôme au sein du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie de Romorantin. Rencontre.

La gendarme Janie Engrand est cynotechnicienne de sécurité intérieure. Plus clairement, maître de chien, selon la terminologie exacte. Et pour tous : maître-chien. Avec Idex, un malinois de 4 ans et demi, la militaire de 29 ans forme un binôme depuis un peu plus de deux ans au sein du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) de Romorantin.

Janie Engrand est gendarme depuis 9 ans. Il lui aura fallu attendre près de 7 ans pour obtenir ce poste dont elle rêvait. Car maître-chien est une spécialité prisée, mais il y a peu de places…

Une nécessaire complicité

Après 14 semaines de formation à Gramat, dans le Lot, au Centre national d’instruction cynophile de la gendarmerie, elle a rejoint Romorantin en décembre 2014 avec le chien qu’on lui a confié lors de sa formation. « On nous donne le chien en fonction de notre caractère. Il faut le plus d’atomes crochus possible », souligne la gendarme.
Entre les deux, ça fonctionne, « même s’il a mis un peu de temps à comprendre que c’était moi son maître », lance la gendarme. « Dans les missions, on est obligé d’avoir de la complicité. » Car c’est en fonction de l’attitude du chien, des tractions dans la laisse, du mouvement des oreilles, de sa queue, que « l’on sait si l’on est sur une bonne piste ».
Alors, tous les jours, Idex et son maître s’entraînent, le « conditionnement » étant primordial pour rendre le chien performant. Le malinois est spécialisé dans la recherche de personnes : « un enfant qui fugue, un malfaiteur en fuite, une personne âgée qui se perd… » Idex a déjà retrouvé trois personnes directement et a aidé à en localiser d’autres en orientant les recherches.
« Tant que je ne trouve pas la personne, je ne peux pas récompenser mon chien, sinon il ne comprendrait pas. » Quand il a permis d’amener sur une piste, des gourmandises lui sont données. Et quand il trouve directement la personne, il a le droit à un jouet.
« Il a déjà permis de résoudre une enquête judiciaire. Il avait retrouvé des objets sur lesquels on a fait des prélèvements ADN », raconte la militaire.

Un rôle de dissuasion

Si l’équipe cynophile sillonne notamment le Loir-et-Cher, l’Indre-et-Loire, le Cher ou encore l’Indre dans le cadre des missions de pistage, Idex est aussi un chien de défense lors des interventions du Psig. « C’est une arme », indique la gendarme, au même titre que le pistolet qu’elle porte à la ceinture. « Si je fais mordre, c’est dans le cadre légal. » Car tout usage d’une arme par les gendarmes est défini par la loi (légitime défense, sommations par exemple). Mais Idex a surtout un rôle de « dissuasion ».
Le gendarme à quatre pattes pourra arrêter sa carrière quand il aura 8 ans. Mais, en moyenne, les chiens servent 9 ans. Lorsque l’heure sera venue, Janie Engrand aura le choix de le garder ou pas. Car même si c’est un chien de travail, difficile évidemment de ne pas s’y attacher. Elle veut qu’il reste à ses côtés. Idex devrait donc couler une retraite paisible en tant, cette fois, qu’animal de compagnie, aux côtés des deux autres chiens que Janie Engrand a déjà.

repères

Plusieurs spécialités

> En Loir-et-Cher, il y a deux chiens de pistage et de défense (un au Psig de Romorantin, un à celui de Blois).
> En région Centre-Val de Loire, une vingtaine de chiens œuvrent aux côtés des gendarmes.
> Les spécialités dans la région : pistage, défense, recherche de produits stupéfiants, de billets, d’armes et de munitions, de produits accélérateurs d’incendie, d’explosifs.
> Les chiens ne peuvent pas être spécialistes de tout, car cela fait « beaucoup trop de choses à assimiler » pour l’animal, indique la gendarme Engrand, qui précise par exemple qu’« un chien de pistage ne fera pas de recherche de matières ».

Florence Vergne

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