Huit ans après, le gendarme qui avait tué un détenu à Colmar innocenté

En 2014, ce détenu avait été abattu par un gendarme à Strasbourg, alors qu’il agressait une autre gendarme pendant un transfert vers le tribunal. Sa famille avait saisi la Cour européenne des droits de l’Homme.

La Cour européenne des droits de l’Homme avait été saisie en 2018 par les parents de la victime. Photo Sipa/ Philippe SAUTIER

La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a décidé jeudi de ne pas condamner la France pour le décès en 2014 d’un détenu, tué par un gendarme après une agression lors de son transfèrement au tribunal, à Colmar dans le Haut-Rhin.

Le gendarme a tiré pour protéger sa collègue

En août 2014, alors que ce détenu de 23 ans soupçonné de vols à main armée était transféré de la maison d’arrêt de Strasbourg vers le tribunal de Colmar, il avait soudainement agressé la gendarme assise avec lui à l’arrière de la voiture et tenté de prendre son arme de service.

Le gendarme qui conduisait avait alors arrêté le véhicule sur la bande d’arrêt d’urgence, puis tenté en vain de maîtriser le détenu avec son bâton de défense, avant de faire usage de son arme à feu. Le gendarme bénéficia d’un non-lieu, la justice française considérant qu’il était en état de légitime défense.

Mais en 2018, les parents de la victime ont saisi la CEDH, estimant que la France aurait violé l’article 2 de la Convention européenne des droits de l’Homme, protégeant le « droit à la vie ».

Pas de violation du « droit à la vie », d’après la CEDH

La CEDH a débouté la famille : « Le gendarme a agi avec la conviction honnête que la vie de sa collègue était menacée et qu’il croyait sincèrement qu’il était nécessaire de recourir à la force armée. La sincérité et l’honnêteté de cette conviction n’ont pas été remises en cause lors de l’enquête », ont souligné, dans un communiqué, les juges de l’instance judiciaire du Conseil de l’Europe.

« La décision d’utiliser l’arme a été prise après des sommations et alors que les autres tentatives pour faire cesser l’agression avaient échoué » et « le danger encouru par les gendarmes a été confirmé par l’expertise balistique », ont souligné les juges qui ont donc considéré à l’unanimité qu’il y avait eu « non-violation » de cet article 2.

« La famille est dévastée », a confié l’avocat des proches de la victime, dans des propos rapportés par Les Dernières Nouvelles d’Alsace.

Source : La Dauphiné

Lire également : Actu-juridique.fr – CEDH : légitime défense d’un gendarme

Voir l’Arrêt de la CEDH en 22 pages :

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