Homophobie: « rompre avec le sentiment d’impunité »

Le drapeau arc-en-ciel, symbole du mouvement LGBT.

Le drapeau arc-en-ciel, symbole du mouvement LGBT.

A l’occasion de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, le Défenseur des droits rappelle, à travers sa mission de protection des droits, qu’il est un recours pour toute personne discriminée en raison de son orientation ou de son identité sexuelle.

Les actes et propos homophobes et transphobes restent nombreux. Les associations LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) constatent leur recrudescence et les statistiques officielles de la police et de la gendarmerie la confirment. A l’occasion de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, le Défenseur des droits, en tant que garant des droits et libertés, rappelle ses missions de protection et de promotion des droits des personnes LGBT.

Complètement indépendante de l’Etat, l’institution dirigée par Jacques Toubon peut-être saisie gratuitement par toute personne qui s’estime discriminée. Le Défenseur des droits peut intervenir dans de nombreux cas d’inégalités de traitement dans de nombreux domaines, qu’ils soient publics ou privés: une rupture de promesse d’embauche en lien avec l’identité sexuelle, un refus de location d’appartement à une femme homosexuelle en couple, un refus d’accès aux soins et aux services sociaux… Plusieurs exemples sont consultables sur le site du Défenseur des droits qui, lorsqu’il est saisi, peut déployer ses « pouvoirs d’enquête et les solutions dont il dispose » pour rétablir la personne dans ses droits (indemnisation de la victime, régularisation ou mise en conformité du discriminateur).

Le Défenseur des droits demande la publication des statistiques officielles

67 dossiers pour une discrimination liée à l’orientation sexuelle et 27 pour une discrimination liée à l’identité de genre ont été instruits en 2015. Des chiffres qui ne révèlent que « la partie émergée de l’iceberg », compte tenu d’abord de la difficulté pour la personne à s’identifier comme victime, puis à révéler son homosexualité ou sa transidentité auprès des services de police ou de gendarmerie. Pour les victimes, ces démarches sont d’autant plus difficiles à réaliser dans un contexte où l’homophobie et la transphobie sont banalisées. Le Défenseur des droits en appelle à une plus grande implication des différents acteurs (éducatifs, sociaux, économiques) pour prévenir et sanctionner les actes préjudiciables. Et attire l’attention du ministère de l’Intérieur sur la nécessité de sensibiliser l’opinion en rendant publiques les statistiques de la police et de la gendarmerie. Comme c’est le cas pour les actes à caractère antisémite et raciste. Prendre conscience collectivement de la recrudescence et de la gravité de ces actes permettrait, estime l’institution, de « rompre avec le sentiment d’impunité des auteurs  et les attitudes fatalistes de nombreuses victimes ».

Source : Paris Match

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