Gilets jaunes. Le syndicat de police Alliance demande un « fichier » des manifestants violents

JFO181222B-Des CRS tentant d’encadrer un groupe de Gilets jaunes à Nantes | JEROME FOUQUET / OUEST-FRANCE

Le syndicat de police Alliance plaide pour la création d’un fichier de manifestants violents, assorti d’une interdiction de participer à des manifestations « sur le modèle des interdits de stade » de football. Le syndicat exhorte par ailleurs le gouvernement à prendre des mesures plus fortes pour faire condamner les manifestants violents à de la prison ferme sans possibilité d’aménagement de peine.

Le syndicat de police Alliance a réitéré dimanche sa demande de création d’« un fichier » de manifestants violents, au lendemain de l’acte VIII de la mobilisation des Gilets jaunes marqué par de nouvelles violences envers les forces de l’ordre. « On entend des déclarations disant qu’il faut plus de fermeté. Cela fait deux ans que nous demandons plus de fermeté contre ceux qui agressent les forces de l’ordre », a déclaré Frédéric Lagache, secrétaire général du syndicat Alliance.

Peines de prison non aménageables

Le syndicat propose notamment la création « d’un fichier des individus violents lors des manifestations ». Ceux-ci seraient ensuite interdits dans les cortèges, « sur le modèle des interdits de stade ». En outre, « dès lors que les faits sont établis, il faut un mandat de dépôt, que l’individu aille directement en prison à la sortie du jugement avec des peines non aménageables », a ajouté Frédéric Lagache.

« Depuis le début du mouvement Gilets jaunes, combien d’interpellés dont les faits d’agressions envers les forces de l’ordre ont été avérés sont allés en prison ? », interroge le syndicaliste qui demande « des peines plus sévères ».

De nouvelles mesures pour « mieux encadrer » les manifestations

Enfin, le syndicat réclame que la « contravention pour port de cagoule lors d’une manifestation soit transformée en délit ». « Lorsqu’on dit qu’il faut faire preuve de fermeté il faut que les intentions soient suivies de faits », selon Frédéric Lagache.

« Une réflexion est en cours pour réfléchir aux mesures qui permettraient de mieux encadrer les manifestations », a déclaré samedi soir sur BFMTV le secrétaire d’État à l’Intérieur Laurent Nuñez. « Un certain nombre de réflexions sont en cours pour savoir s’il faut durcir les textes pour éviter ce genre de débordements et surtout qu’ils soient punis », a-t-il dit, évoquant « la mesure éventuellement d’avoir un fichier, d’avoir un durcissement de la législation pénale dans un certain nombre de circonstances ».

Alternative veut une « interdiction » de participer aux manifestations

Le syndicat Alternative Police CFDT a pour sa part indiqué dimanche dans un communiqué que « la création d’un nouveau fichier administratif des manifestants violents est inutile et contre-productive ». « Un fichier administratif seul ne servira à rien en dehors d’identifier des individus susceptibles d’être dangereux lors de manifestations mais sans aucune action coercitive possible avant un passage à l’acte », estime le syndicat.

Alternative propose une disposition « plus ferme » et « prise par la justice ». « Seule une condamnation d’interdiction de participer à une manifestation, ou de pointer dans un commissariat préalablement à toute participation à un événement « sensible », apparaît comme la seule solution efficace », selon le communiqué.

Près de 50 000 personnes ont manifesté samedi à travers la France pour l’acte VIII de la mobilisation des Gilets jaunes, qui a parfois viré à l’affrontement avec les forces de l’ordre.

Source : Ouest-France

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