Général Bruno Jockers: « Je veux une gendarmerie proche de la population »

Il vient à peine d’arriver mais a plein d’idées et de projets dans les bagages. Nouveau commandant de la région de gendarmerie du Grand Est, le général Bruno Jockers dévoile ses ambitions.

Pour le général Bruno Jockers, qui vient d’être nommé commandant de la région de gendarmerie du Grand Est,  « retourner au contact de la population est une priorité ».  Photo Pascal BROCARD

Pour le général Bruno Jockers, qui vient d’être nommé commandant de la région de gendarmerie du Grand Est, « retourner au contact de la population est une priorité ». Photo Pascal BROCARD

Son parcours dévoile une tendresse particulière pour l’Est de la France. Bruno Jockers a passé une partie de sa jeunesse en Alsace, du côté de Sainte-Marie-aux-Mines. Il a commandé le groupement de gendarmerie du Bas-Rhin, puis la région Champagne-Ardennes. Il ne manquait plus que la Lorraine pour le général de corps d’armée ; c’est chose faite depuis quelques jours. Après avoir vécu « une grande leçon humaine en Afghanistan » et deux dernières années exigeantes au poste de chef de cabinet du Directeur général de la gendarmerie, l’officier de haut rang vient d’être nommé commandant de la région de gendarmerie du Grand Est et de la zone de défense Est, dont l’état-major est installé à Metz.

Le général Jockers n’a pas encore pu faire tout le tour du prioritaire mais ses convictions et ses projets dessinent un changement de cap profond au sein de ses unités.

Un commandement proche de ses hommes

Ce ne sont pas des mots en l’air. Le général Jockers cultive depuis toujours la réputation d’être attentif à ses hommes. « Nous vivons un contexte tendu, un moment où les missions s’additionnent. Aussi, il est important que les unités se sentent soutenues. Un soutien autant humain que matériel. »

Une gendarmerie de proximité

Au moment où l’on parle beaucoup de la mise en œuvre de la « police de la sécurité du quotidien », la gendarmerie a fait déjà le choix « de retourner au contact de la population. Nous sommes allés vers une gendarmerie d’interventions. Mais notre cœur de métier, c’est le contact avec nos concitoyens. Notre rapport à la population doit changer. Il faut retourner vers elle. Cela demande un effort mais c’est une priorité », expose le général. La gendarmerie n’aura pas plus d’hommes demain, cela « impose donc d’alléger les procédures, de changer nos missions et nos process. L’administratif ne doit plus peser sur les brigades. Pour réussir cela, il faut arrêter la logique du chiffre et accepter que l’activité et les choses importantes ne se quantifient pas. » Un rapprochement avec la population mais pour faire quoi ? « Se rapprocher, c’est déjà rassurer. Les gens ont besoin d’avoir confiance en leurs forces de sécurité. S’ils ne nous voient pas, alors l’idée peut naître que tout est possible… Revenir vers la population et être proche d’elle, c’est prendre en compte ses attentes. »

Le renseignement

C’est un autre aspect du rapprochement de la population : la gendarmerie est engagée dans la prévention de la radicalisation. Dans ce domaine, c’est l’information qui prime. « On doit être très attentif. On a des secteurs périurbains mais aussi des zones isolées où il est facile de se former ou de préparer une action, craint Bruno Jockers. Je suis convaincu que plus on exercera de pression en matière de prévention de la radicalisation, plus il sera important d’être attentif aux villages où certains pourront venir se réfugier. »

Kevin GRETHEN

Source : Le Républicain Lorrain

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