Général Bruno Bresson : « S’entraîner pour parer au pire »

image_content_23809485_20180614204221Dans le cadre de l’exercice de mercredi, les gendarmes ont dû affronter une tuerie de masse dans un collège

Attentat. Un exercice antiterroriste de grande ampleur a eu lieu mercredi après-midi dans un collège de Saint-Romain-de-Colbosc, près du Havre. Le général Bruno Bresson, commandant de la région de gendarmerie, était à la manœuvre.

Pouvez-vous nous préciser dans quelles conditions s’est déroulé cet exercice antiterroriste ?

Général Bruno Bresson : « Cet exercice était un peu exceptionnel de par son ampleur : je pense notamment au nombre important de plastrons, une soixantaine environ, mais également au nombre de services de l’État qui ont participé à cette opération. Au total, environ 350 personnes sont intervenues ce mercredi après-midi dans ce collège de Saint-Romain-de-Colbosc durant 4 h 30 d’exercice. C’est assez inédit. »

Quel était le scénario ?

« Le scénario d’une tuerie de masse… Le scénario d’individus qui rentrent dans un établissement sensible, en l’espèce dans un collège, pendant les heures de cours, et qui commencent à vouloir tuer un certain nombre de personnes, professeurs ou élèves. »

Comment les gendarmes ont vécu cette simulation attentat ?

« Il y a eu d’abord les unités primo intervenantes, puis une montée en puissance rapide des moyens de la gendarmerie et de la police. Nous avons appliqué le schéma national d’intervention avec l’arrivée progressive du PSIG-Sabre, de la BAC, du PSPG et de la BRI… Au fur et à mesure de l’intervention, on a injecté ces unités dans le dispositif pour mener la mission de sécurisation des lieux et, finalement, neutraliser les terroristes. Trois des quatre terroristes ont été tués, le dernier a été interpellé dans sa voiture. »

Gendarmes et policiers ont été complémentaires ?

« Parfaitement complémentaires. Vous savez, le contexte fait que depuis trois ans nous nous entraînons beaucoup ensemble pour parer au pire. Nous savons désormais travailler en parfaite complémentarité, et ce type d’exercice nous permet encore de progresser car il y a toujours des points sur lesquels nous pouvons faire mieux. Au-delà de la police et de la gendarmerie, je crois pouvoir dire que ce type d’exercice met en lumière la très bonne coordination entre tous les services de l’État : préfecture, justice, pompiers, Samu… »

Une attaque dans un établissement scolaire, c’est le pire des scénarios ?

« C’est un scénario très compliqué en effet, mais tous les scénarios sont compliqués en réalité. Et, comme je l’ai dit précédemment, on s’entraîne pour parer au pire. »

En Seine-Maritime, la gendarmerie est chargée de la surveillance de deux sites sensibles : les centrales nucléaires de Penly et Paluel. Tout risque est écarté ?

« Les PSPG (peloton spécialisé de protection de la gendarmerie, N.D.L.R.) sont là. Leur mission est d’assurer la protection des installations nucléaires, donc de combattre la menace terroriste. Des exercices sont aussi menés régulièrement. »

Les experts craignent de nouvelles formes d’attaques, notamment une attaque chimique. La gendarmerie et la police seraient-elles en mesure de réagir ?

« Il me semble que ce type de menace doit être relativisé. On peut envisager intellectuellement un certain nombre de choses, maintenant dans la réalité c’est une autre paire de manches qui demande une vraie préparation, une vraie technicité. »

Source : Paris Normandie

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