Gendarmerie à Rochefort : un as de la police judiciaire à la tête des écoles

Le général de division Simon-Pierre Baradel dans la cour du commandement des écoles (l’ex hôtel de la Marine)
Le général de division Simon-Pierre Baradel dans la cour du commandement des écoles (l’ex hôtel de la Marine) ©
D. B.

Le général Simon-Pierre Baradel est le nouveau commandant des 22 écoles de formation. Présentation

Si son prédécesseur le général Alain Giorgis était plutôt un spécialiste du maintien de l’ordre, le général qui vient de lui succéder au commandement des écoles de la gendarmerie nationale, le 1er septembre, est un expert de la police judiciaire (PJ). Âgé de 57 ans, le général de division (trois étoiles) Simon-Pierre Baradel occupait auparavant la fonction de « coordinateur de la police judiciaire de la gendarmerie », à la direction générale, à Issy-les-Moulineaux.

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Un rôle clé au cœur de toutes les enquêtes criminelles et délictuelles, à la confluence des investigations menées dans les régions par les sections de recherche. « Je chapeautais tous les aspects opérationnels, que ce soit au niveau de la doctrine ou du matériel », explique le nouveau commandant qui a notamment travaillé sur le crash de l’avion de la Germanwings survenu dans les Alpes-de-Haute-Provence en mars 2015. « Des moyens énormes y ont été engagés. »

Son attrait pour la PJ (1) s’est manifesté trente ans plus tôt. Natif de Nancy, Simon-Pierre Baradel connaît sa première affectation comme commandant d’un peloton de gendarmes mobiles en Corse, en 1987. Comme beaucoup de hauts gradés de la gendarmerie, sa carrière a ensuite oscillé entre gendarmerie départementale (commandant de la compagnie de Rambouillet en 1990, du vaste groupement départemental de l’Isère en 2004 ou de la Région de gendarmerie du Centre en 2010) et administration centrale à Paris.

2001 est une date importante, avec le commandement de la section de recherches de Versailles, avec des grandes affaires à la clé : « démantèlement de gros trafics de stupéfiants, ou d’un trafic d’armes issu de l’ex-Yougoslavie. Un travail de titan », se souvient le général.

Le défi de la numérisation

Très marqué par son expérience de terrain, il s’investit aujourd’hui « dans l’antichambre de l’opérationnel : la formation ».

Parmi les chantiers mis en œuvre : l’intégration de 2 300 gendarmes supplémentaires (en plus des 3 000 habituels annuels) dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, sans oublier le passage de 5 000 à 7 000 gendarmes adjoints volontaires. « Un axe majeur d’efforts », souligne le général, qui évoque aussi l’enjeu de la formation continue, marqué par le défi de la numérisation dans l’enseignement à distance, afin « d’être compétent dans les textes de loi, la jurisprudence, les modes opératoires ». Bref, « un gendarme connecté » que le général appelle de ses vœux.

Face à l’évolution d’une délinquance mouvante (la cybercriminalité, le terrorisme, ou encore l’apparition de réseaux attaquant les distributeurs automatiques à l’explosif), le général Baradel souhaite que la gendarmerie soit aussi « une force en mouvement ». « La gendarmerie est proactive et s’est adaptée dans la manière de travailler. Quelqu’un qui serait parti à la retraite il y a quinze ans serait perdu » assure-t-il.

Valeurs immuables

Le général Baradel prône aussi en parallèle le respect de valeurs immuables, socle de la gendarmerie depuis des décennies : « la militarité, la disponibilité, l’engagement pour les autres, le sens de l’honneur ». Au-delà de la subsidiarité et la complémentarité, « l’atout de la gendarmerie est qu’elle demeure une force intégrée : du gendarme au général, on parle le même langage », reprend le général qui décompresse en pratiquant la course à pied.

(1) La police judiciaire consiste à rechercher les infractions à la loi pénale, à les constater, à en rassembler les preuves, en rechercher les auteurs. Elle concentre 40 % de l’activité des gendarmes.

Source : Sud Ouest

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