Gendarme tué en Gironde : le jeune motard mis en examen

L’adolescent qui roulait dimanche sur une moto de cross trafiquée a reconnu avoir foncé sur un gendarme, mort le lendemain de ses blessures (illustration). LP/Isoline Fontaine

Le jeune homme, âgé de 15 ans, pilotait une moto de cross, dimanche, quand il a percuté un gendarme de la brigade de Belin-Beliet, lors d’un contrôle de vitesse au sud de Bordeaux.

L’adolescent, âgé de 15 ans, qui a reconnu dimanche avoir foncé avec une moto de cross sur un gendarme, décédé le lendemain de ses blessures, a été mis en examen mardi pour «homicide involontaire aggravé» et placé sous contrôle judiciaire, a annoncé le parquet de Bordeaux.

« Le magistrat instructeur a mis en examen le mineur déféré des chefs d’homicide involontaire aggravé par un manquement délibéré à une obligation de sécurité ou de prudence, de refus d’obtempérer et de refus d’obtempérer aggravé , a indiqué le parquet dans un communiqué.

Ces délits sont passibles d’une peine de 7 ans de prison, précise le parquet, qui souligne que le magistrat instructeur « n’a donc pas suivi en totalité les réquisitions du ministère public visant à retenir une qualification criminelle ».

Plus tôt dans la journée, le parquet avait indiqué qu’une information judiciaire criminelle avait été ouverte du « chef d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique, refus d’obtempérer et refus d’obtempérer aggravé par la mise en danger du deuxième militaire de la gendarmerie présent ».

 

Le parquet avait également demandé la mise en détention de l’adolescent qui a finalement été place sous contrôle judiciaire avec « interdiction de conduire un véhicule terrestre à moteur, obligation de suivre un enseignement, de se soumettre à des soins, de répondre aux convocations de la protection judiciaire de la jeunesse ».

Le jeune homme pilotait une moto de cross quand il a percuté vers 16 h 30 un gendarme de la brigade de Belin-Beliet, lors d’un contrôle de vitesse sur un chemin départemental à Salles, au sud de Bordeaux.

Il n’a pas tenté de l’éviter

Propriétaire de cette moto depuis décembre 2017, il « a reconnu avoir vu le gendarme lui demander de s’arrêter pour le contrôler, ne pas avoir obtempéré ni tenté de l’éviter. Il a par ailleurs admis avoir acquis ce cyclomoteur en sachant que sa cylindrée avait été augmentée à environ 88 cm3. Son véhicule n’était pas homologué pour circuler sur la voie publique », a précisé le procureur dans un communiqué.

Selon les témoignages de la victime et d’un automobiliste, il « circulait à une vitesse excessive ». Grièvement blessé, le gendarme, âgé de 46 ans et père de trois enfants, est mort lundi soir des suites de ses blessures.

Le mineur, hospitalisé pour une fracture du poignet, a ensuite été placé en garde à vue. Sans casier judiciaire, il devait comparaître prochainement devant un juge des enfants dans le cadre d’une affaire de dégradations et de violation de domicile.

En 2017, huit militaires de la gendarmerie sont morts dans l’exercice de leurs missions, selon des chiffres du ministère de l’Intérieur.

L’immense tristesse de Gérard Collomb Le ministre de l’Intérieur a fait part lundi soir dans un communiqué de son « immense tristesse », saluant la mémoire de cet « adjudant très expérimenté », qui a « consacré sa vie professionnelle » à la protection des citoyens.

Gérard Collomb adresse « ses plus sincères condoléances à sa famille, à ses proches, à ses camarades, et tout spécialement au gendarme qui l’accompagnait et à l’ensemble de la brigade de Belin-Beliet ».

« Ce drame vient endeuiller la gendarmerie nationale une deuxième fois en trois jours, après le décès d’un gendarme motocycliste samedi dans les Deux-Sèvres » en Nouvelle-Aquitaine, rappelle le ministre de l’Intérieur.

Source : Le Parisien

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *