Gendarme tué en Ariège : la perpétuité requise pour un accusé « cruel »

FRANCE-HOMICIDE-INVESTIGATION-ACCIDENT-GENDARMERIELe ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve lors des obsèques du major Christian Rusig à Tarascon-sur-Ariège, le 30 novembre 2016. | PASCAL PAVANI / AFP

 

La perpétuité a été requise ce jeudi 9 mai contre un homme accusé d’avoir fauché volontairement et tué un gendarme avec son véhicule en 2016. L’avocat général a pointé du doigt l’attitude « extrêmement cruelle » de l’accusé.

L’avocat général de la cour d’assises de l’Ariège a requis jeudi la réclusion criminelle à perpétuité à l’encontre de Loïc Gekiere, pour avoir « volontairement » fauché et tué en 2016 un major de gendarmerie en tentant de fuir lors d’un contrôle routier.

Agé de 55 ans et à un mois de la retraite, le major Christian Ruisig a été écrasé par le véhicule que conduisait Loïc Gekiere et traîné sur plusieurs mètres. Il était décédé à l’hôpital quelques heures plus tard.

Tout au long de son procès, l’accusé de 33 ans, un délinquant multirécidiviste qui avait au moment des faits déjà passé douze ans de sa vie en prison pour des atteintes aux biens et aux personnes, n’a exprimé aucun regret pour la mort du gendarme, assurant n’avoir pas vu l’officier.

Circonstances aggravantes

Il « m’a paru extrêmement cruel » et « son attitude m’a révulsé » durant le procès, a affirmé au cours de son réquisitoire le procureur Laurent Dumaine. « Je suis sûr que Loïc Gekiere a vraiment dirigé son véhicule sur le major Ruisig, pour le tuer et pour assurer sa fuite », a-t-il affirmé.

Pour cet « homicide volontaire », il a appelé le jury à prononcer « une peine de réclusion criminelle à perpétuité, prévue pour chacune des circonstances aggravantes de l’homicide que vous avez à juger ».

Il a également requis une peine de sûreté de 20 années, un suivi socio-judiciaire de cinq ans au moment de sa libération, et a demandé que l’accusé soit privé pendant 10 ans de ses droits civiques.

Vive émotion au moment des faits

Au premier jour de son procès, lundi, une experte avait retracé à la barre la personnalité de l’enfant et l’adolescent que fut Loïc Gekiere, l’aîné d’une fratrie de trois.

« Sa famille faisait l’objet d’un suivi social, le père était alcoolique et violent à l’égard de sa femme et de ses enfants », avait indiqué Albane Leroi Gour’Han, soulignant qu’à partir de 12 ans le garçon avait été placé en institution.

« Son père le faisait boire du Ricard dès huit ou neuf ans, sinon « ce n’était pas un homme » », selon elle, citant la mère de l’accusé.

Le drame avait à l’époque suscité une vive émotion. Venu à Tarascon-sur-Ariège pour un hommage national à la victime, le ministre de l’Intérieur d’alors, Bernard Cazeneuve, avait jugé que l’homme avait « foncé de manière délibérée avec l’intention de le tuer », martelant que les violences contre les forces de l’ordre « ne doivent jamais être impunies ».

Source : Ouest-France

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