Fumel (47) : l’homme qui avait tiré sur la gendarmerie condamné

Le coup de feu, celui d’une arme de chasse, avait été tiré sous les logements des militaires.
Le coup de feu, celui d’une arme de chasse, avait été tiré sous les logements des militaires. ©
Illustration « SO »

Les faits s’étaient déroulés en avril 2015. Le quadragénaire et son complice ont écopé de 30 mois de prison ferme

C’était il y a un an. L’affaire n’était pas passée inaperçue, venant faire monter un peu plus la tension dans une ville déjà sous pression. À l’annonce d’un nouveau plan social, les salariés grévistes de MetalTemple Aquitaine occupaient depuis des semaines l’avenue de Fumel, qu’ils avaient coupée en érigeant un barrage routier.

La nuit du 2 au 3 avril, l’ambiance sur place était électrique. Entre courses poursuites pour tuer le temps et retentissement de petites explosions d’un mélange d’acétylène et d’oxygène concocté par les métallos.

Cette même nuit, vers 21 h 30, la gendarmerie, à distance de l’usine, était la cible d’un tireur. Sur l’un des volets des bureaux de la caserne, une volée de gros plomb était découverte. La vitre, derrière, s’était fissurée. Le coup de feu, celui d’une arme de chasse, avait été tiré sous les logements des militaires.

Les plombs avaient perforé un volet.© Photo Bastien Souperbie

Sans lien avec les grévistes

Dans un contexte social déjà tendu, la tentation d’établir un lien entre les deux affaires a traversé quelques esprits. Le député-maire Jean-Louis Costes, lui, demandait le déploiement de l’armée pour faire rétablir le calme. Les militaires, marqués par cet événement, avaient procédé à de nombreux interrogatoires de personnes susceptibles d’avoir des motifs pour tirer sur la brigade, et lancé un appel à témoins. L’enquête était confiée à la section de recherches.

En décembre, sur commission rogatoire d’un juge d’instruction agenais, deux hommes défavorablement connus des services de gendarmerie étaient interpellés à Fumel : le tireur présumé et son chauffeur, qui ont reconnu les faits sans jamais les expliquer.

Un absent à la barre

Le premier, Frank Chanet, âgé de 45 ans, était déféré à l’issue de sa garde à vue et écroué. Son acolyte, Christophe Ubbiali, d’un an son cadet, était quant à lui placé sous contrôle judiciaire et remis en liberté.

Ce mercredi, seul Frank Chanet, extrait de sa cellule, était à la barre du tribunal correctionnel. Son complice, lui, ne s’est pas présenté et fait l’objet d’un mandat d’amener. Devant la gravité des faits, le tribunal a décidé de ne pas dissocier les responsabilités et décidé de condamner les deux hommes, jugés pour dégradations de bien d’autrui par moyen dangereux, détention et port d’arme non autorisé de catégorie B à la même peine de trente mois d’emprisonnement ferme.

Source : Sud Ouest

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