Evreux: une « affaire Benalla » dans la police municipale

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Le directeur de la sûreté d’Evreux est au cœur d’une affaire digne de l’affaire Benalla.
© DENIS CHARLET / AFP/Archives

 

Le directeur de la sûreté et de la prévention de la ville d’Evreux est accusé par un syndicat de police d’avoir outrepassé ses fonctions en janvier dernier lors d’une manifestation de Gilets jaunes. Il était en effet équipé et armé comme les membres des forces de l’ordre alors qu’il n’en fait pas partie. Une affaire qui n’est pas sans rappeler l’affaire Benalla.

Vers une nouvelle affaire Benalla en Normandie? Le directeur de la sûreté et de la prévention de la ville d’Evreux est dans la tourmente depuis la publication de photos le montrant en uniforme de policier lors d’une manifestation de Gilets jaunes.

Jeudi 20 l’USPPM, Union syndicale professionnelle des policiers municipaux, a pointé du doigt des agissements interdits qui ne sont pas sans rappeler les commencements de l’affaire Benalla.

En effet le 26 janvier dernier cet individu « qui n’appartiendrait à aucune unité de la Police Nationale, ni même à aucun cadre d’emploi de la Police Municipale » a été vu, photos à l’appui, habillé de la tenue réglementaire des forces de l’ordre.

Grand amateur de krav maga et « fasciné par l’armée », ce directeur de la sûreté est selon la Mairie « un excellent coordinateur », mais il aurait dépassé le cadre de son travail.

« Ce monsieur n’est ni de la police nationale, ni de la police municipale, ni de la gendarmerie. Sur certaines photos, il porte une arme (la bombe lacrymogène est une arme de catégorie D, voire B si sa contenance est de plus de 100 ml, ndlr), un gilet tactique… c’est proprement scandaleux! Vous imaginez n’importe quel citoyen lambda faire ça? Il n’a aucune légitimité », s’est emporté Bernard Vellutini, chargé du secrétariat juridique de l’USPPM, dans La Dépêche d’Evreux.

L’homme est directeur de la sécurité de la ville depuis septembre 2017. Mais son poste ne lui donne pas le droit d’être équipé au même titre que les forces de l’ordre. « A la tête d’un service de 34 agents de sécurité de l’agglomération, il ne peut prétendre ni à diriger la police municipale, ni même à assurer des missions de maintien de l’ordre », explique ainsi le quotidien local.

« C’est juste un agent technique avec un titre ronflant », explique-t-on du côté de l’USPPM.

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L’adjoint au maire chargé de la sécurité a lui assuré que la tenue de cet agent était tout à fait réglementaire tant qu’il ne portait pas d’insigne. Pour le port du casque Nicolas Gavard-Gongallud a estimé qu’il avait été primordial pour sa sécurité. « Il faut bien qu’il se protège quand il est sur le terrain. Ce jour-là, on s’est fait caillasser. J’en aurais eu un, je l’aurais mis ».

Le problème resterait donc la bombe lacrymogène puisqu’« aucun fonctionnaire territorial autre que les policiers municipaux n’est autorisé à être armé » mais aussi le fait que le directeur de la sûreté a été photographié à bord d’une moto de la police. Un fait qui pourrait être puni de trois ans d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende s’il est avéré.

L’USPPM a saisi le ministère de l’Intérieur et le procureur de la République face à ces faits qu’elle juge « particulièrement graves ».

« En saisissant le parquet et le ministère de l’Intérieur, on veut protéger les intérêts de la police municipale, mais aussi ceux des citoyens, qui ne doivent pas avoir affaire à ce type d’individus. Il est hors de question que vous ou moi puissions se faire interpeller par ce monsieur ».

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Source : France Soir

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