Escroquerie : combat d’un militaire du «3»

Régis Rome devant la maison d'Aulon. / Photo DDM Maxime Noix
Régis Rome devant la maison d’Aulon. / Photo DDM Maxime Noix
 

Régis Rome n’en peut plus. Depuis novembre 2015 lui, sa femme et leurs deux enfants vivent un vrai cauchemar. En novembre 2014, ce militaire en poste à Muret et sa famille réalisent le rêve d’une vie, l’achat d’une maison à Aulon : «Nous avons passé un an à chercher une propriété qui nous convenait. Quand on est tombé sur cette maison on a vu le potentiel, c’était dans notre budget, nous étions très satisfaits». Après l’acte de vente, ils emménagent au mois de septembre 2014. Pendant un an, ils vivent tranquillement et débutent les travaux.

Maison saisie depuis 2008

À partir du 19 novembre 2015 tout s’écroule. Un huissier les contacte pour le compte d’un liquidateur judiciaire. La maison a été saisie en 2008 alors qu’elle appartenait encore à l’ancien propriétaire. Il possède une entreprise en liquidation et ses biens, dont sa maison, sont saisis. Fait plus grave, le notaire d’Aurignac, qui a réalisé l’acte de vente, ne les a pas tenus au courant de la situation. «On ne comprend pas, témoigne Régis. C’était son travail, si nous avions su que le bien était saisi, nous n’aurions jamais fait une offre». Maître Debiais-Combis, avocat de la famille, précise qu’en ce qui concerne la déclaration du droit de disposer du vendeur, le notaire a indiqué à la famille «que le bien ne faisait l’objet d’aucune restriction à sa libre disposition pour quelque cause que ce soit, ni d’aucune procédure en cours (sic)». Aujourd’hui, le liquidateur souhaite «avoir la possibilité d’appréhender la maison et le terrain».

Un procès aura lieu ces prochains jours entre le liquidateur, l’ancien propriétaire et la famille Rome. Régis craint de perdre la maison, déjà payée, et où de lourds travaux ont été effectués. La famille, à bout de nerfs, ne demande qu’une seule chose : «Soit on nous rembourse l’intégralité de ce que nous avons dépensé depuis le début : le prix de la maison, l’intérêt du crédit, les travaux, pour prendre un nouveau départ. Ou alors on nous laisse la maison, nous n’avons pas à payer pour la dette de l’ancien propriétaire. Nous pourrions enfin reprendre notre vie sans penser tout le temps à cette injustice qui pèse sur nous».

La famille a porté plainte contre le notaire, mais le procès aura lieu bien après la première décision de justice qui pourrait les priver de leur maison. Que peut-il résulter de cette affaire très rare ? Une famille se retrouvant sans logement pendant plusieurs mois sans avoir commis aucune faute. De quoi écœuré Régis : «J’ai servi mon pays pendant de longues années sur le front. Aujourd’hui voilà comment on me remercie. Heureusement que mes collègues de la caserne de Muret sont solidaires».

Source : La Dépêche

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