Entraînement cynophile de la gendarmerie nationale : « Un binôme, c’est un maître, un chien »

Des gendarmes ont effectué des exercices lundi 4 juin 2018 à la base de loisirs de Léry-Poses. On en sait un peu plus sur les métiers des équipes cynophiles.

25388-180613115132863-0-854x641Un binôme accompagné de son suppléant. (©TG/La Dépêche de Louviers)

Maître-chien dans la gendarmerie nationale est un métier de passionné. Plusieurs semaines de formation, tant pour le maître que pour le chien, sont indispensables.

« Le binôme, c’est : un maître, un chien », affirme le capitaine Romuald Leclerc, officier référent de la brigade cynophile régionale.

Le chien travaille jusqu’à ses huit ans, avec le même gendarme, voire plus suivant son état physique. Car on lui demande beaucoup. Quand il est réformé, soit une nouvelle famille l’accueille soit le maître-chien le garde.

À la fin de la traversée, le chien saute à l'eau et s'agrippe à un homme d'attaque.

À la fin de la traversée, le chien saute à l’eau et s’agrippe à un homme d’attaque. (©TG/La Dépêche de Louviers)

Fort caractère

La relation, de travail exclusivement, commence au moment où le maître-chien entre en stage à Gramat dans le Lot. C’est le seul centre de formation cynophile de la gendarmerie nationale en France. Le gendarme Franck Vendanger, maître-chien et homme d’attaque à Neufchâtel-en-Bray, sourit :

Pendant quatorze semaines, le maître et le chien font connaissance. Dans 90 % des cas, le mariage se passe bien.

Un chien est confié à un seul maître. Les formateurs font en sorte que les caractères soient compatibles. « Ce sont des chiens avec de forts caractères », souligne Romuald Leclerc. Franck Vendanger renchérit :

Le maître doit rester le numéro un, comme dans une meute.

Acquis entre 10 et 24 mois, le chiot débute les entraînements assez vite, passant divers tests médicaux et physiques. Généralement, il s’agit de bergers belges malinois. « Ces chiens sont plus robustes et plus équilibrés psychologiquement. Le souci avec les bergers allemands, par exemple, ce sont les problèmes de train arrière », commente le capitaine Leclerc.

Les mystères de l’odorat

Pendant une période de deux à trois mois, les formateurs débourrent l’animal avant de le confier à son futur maître. Suivant ses aptitudes, il est orienté vers une spécialité : la recherche, la défense, les pisteurs… « Ce sont les mystères de l’odorat », ajoute le gendarme Vendanger.

À la fin des exercices, le chien passe quelques minutes de détente avec le suppléant.

À la fin des exercices, le chien passe quelques minutes de détente avec le suppléant. (©TG/La Dépêche de Louviers)

Le « mordant », le chien l’acquiert avec les hommes d’attaque (un niveau au-dessus de celui de maître-chien, le troisième étant dresseur instructeur). Franck Vendanger explique :

Tous les chiens savent mordre. Pour eux, c’est un jeu mais nous exacerbons ça. Le chien doit savoir fixer une prise : soit la jambe soit le bras, sans qu’il se pose de question.

Le rôle du suppléant

Au fur et à mesure les costumes épais sont remplacés par des plus fins, dissimulés sous des habits civils, de façon à « se rapprocher du réel ».

Une fois dans leurs unités, les chiens suivent un entraînement continu, comme un athlète de haut niveau.

À la caserne de son unité, le canidé vit en chenil. Sur le terrain, le binôme est accompagné d’un suppléant. Le rôle de cette jeune recrue est notamment de protéger le tandem d’un danger éventuel. N’ayant pas d’enjeu hiérarchique avec le chien, le suppléant est souvent le collègue qui fait des câlins…

Les chiens de la gendarmerie sont polyvalents.

Les chiens de la gendarmerie sont polyvalents. (©TG/La Dépêche de Louviers)

10 équipes dans l’Eure et en Seine-Maritime

Dans l’ancienne Haute-Normandie, on compte 10 maîtres-chiens. L’adjudant Sébastien Doucet, en poste à Louviers depuis 2008, est conseiller technique et maître-chien. « Je garde l’œil sur les chiens des compagnies et je règle les problèmes éventuels », explique le gendarme. La plupart des chiens, lundi, sont des mâles âgés de 5 à 7 ans.

Les chiens des deux départements sont polyvalents, avec certaines spécialités. Huit équipes sont dédiées à la piste et la défense. « Ils recherchent les personnes disparues ou en fugue. On les utilise de plus en plus pour retrouver des personnes atteintes d’Alzheimer, mais aussi des malfaiteurs », explique le capitaine Romuald Leclerc. Deux équipes, du groupe d’investigation cynophile d’Évreux, font quant à elles de la recherche (billets, armes…) et des stups.

Le champ d’intervention des équipes peut être assez large. Ils peuvent aller d’un département à l’autre, voire sortir de la région. Le capitaine explique :

Les chiens de piste-défense travaillent en priorité dans leur compagnie, mais comme nous n’avons pas beaucoup d’équipages, ils sont amenés à aller partout suivant les astreintes ou les missions des agents.

Parfois, les binômes collaborent même avec les équipes de la police, des douanes ou des sapeurs-pompiers. « Mais ce ne sont pas les mêmes façons de travailler avec les chiens », assure Romuald Leclerc.

Source : Actu.fr

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *