Dans l’Eure, elle passe plus de 650 appels aux gendarmes, en cinq mois

En une nuit, elle a appelé 18 fois les gendarmes de l’Eure. Et en cinq mois, plus de 650 fois. Elle a été jugée par le tribunal correctionnel d’Évreux, jeudi 5 février 2015. Récit.

(Photo d'illustration : Flickr/cc/oskay)

À peine sortie de garde à vue, la femme, qui vit dans l’Eure, a appelé à 18 reprises les gendarmes. (Photo d’illustration : Flickr/cc/oskay)

« Elle n’était pas toujours agressive. Parfois, elle nous faisait écouter de la musique, nous racontait des choses personnelles. Parfois, aussi, elle appelait pour nous insulter ». Sur les bancs de la partie civile, devant le tribunal correctionnel d’Évreux (Eure), le capitaine Patrick Thuru. Il commande le Centre opérationnel de la gendarmerie de l’Eure, le lieu où sont reçus chaque année les 150 000 appels de secours et d’où partent 25 000 interventions.
La gendarmerie a fini par perdre patience, après plusieurs centaines d’appels reçus en peu de temps, au « 17 ». Nelly, qui aurait ainsi appelé les gendarmes à plus de 650 reprises entre août 2014 et février 2015, a été interpellée, le lundi 2 février 2015. Placée en garde à vue, elle est ressortie libre, sous contrôle judiciaire, en attendant d’être jugée, le lundi 16 mars 2015. Mais à peine sortie du commissariat, la jeune femme s’est remise à harceler les gendarmes. Cette fois-ci, elle est interpellée et le parquet décide un jugement rapide : Nelly est incarcérée une nuit, en attendant son procès, jeudi 5 février 2015.

Agressive, sous l’effet de l’alcool

Encadrée par trois gendarmes, la femme de 49 ans se retrouve face aux juges du tribunal correctionnel d’Évreux. Il faut dire que la femme, qui vit à Caumont (Eure), en bordure de Seine, à la lisière de la Seine-Maritime, n’a pas tardé à réitérer ses appels malveillants. Le soir de sa sortie de garde à vue et pendant toute la nuit du lundi 2 au mardi 3 février 2015, elle a appelé les gendarmes à 18 reprises ! Avec, à la clé, insultes, propos agressifs ou déplaisants. La femme a un problème avec l’alcool, note la présidente du tribunal.

Elle boit tous les trois jours. Une alcoolisation qui la rend violente, agressive et insultante », indiquent ses proches.

Lors de sa première garde à vue, le 2 février, elle ne reconnaissait pas cette dépendance à l’alcool. Cette fois-ci, trois jours plus tard, elle se dit « désolée ». « Je veux faire une cure, me désintoxiquer », lance-t-elle.
Elle vit avec son compagnon et leur enfant, travaille comme agent de service hospitalier, malgré une dépression qui la touche depuis des années. Nelly a déjà été condamnée : en août 2014, pour des violences volontaires et des outrages sur des gendarmes, elle avait écopé de trois mois de prison avec sursis.

Une obligation de soins

« Ce sont des propos parfois agressifs et particulièrement désagréables », estime le procureur-adjoint Yves Dupas. « Pendant qu’elle appelle et raconte n’importe quoi, d’autres sont gênés dans leurs appels aux secours », estime-t-il. L’avocate de la femme estime qu’il s’agit « d’une femme en détresse, et qui appelle à l’aide ». Et que ce sont de soins dont elle a principalement besoin.
Le procureur demande une peine de quatre mois de prison avec sursis, une mise à l’épreuve de trois ans avec l’obligation de suivre un traitement pour soigner son addiction à l’alcool, et sa dépression. La gendarmerie demande, de son côté, 100 euros de dommages-intérêts. Des réquisitions que les juges ont suivies.
Au début du mois de novembre 2014, à Évreux, un homme de 46 ans avait été interpellé après 428 appels aux sapeurs-pompiers et au SAMU.

Source : Normandie-Actu

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