Coronavirus. Le virus introduit sur le Charles de Gaulle en Méditerranée, avant l’escale à Brest

Florence Parly, la ministre des Armées, a livré à l’Assemblée nationale les conclusions de deux enquêtes sur la contamination de deux-tiers de l’équipage du porte-avions ce lundi 11 mai 2020. Elle a précisé que le Covid-19 avait été introduit pour la première fois à bord du porte-avions en Méditerranée, avant une escale à Brest mi-mars, où il a été réintroduit à bord.

Le Charles de Gaulle, le 12 avril 2020, au large de Toulon (photo d’illustration).
Le Charles de Gaulle, le 12 avril 2020, au large de Toulon (photo d’illustration). | AFP
Le commandement du porte-avions Charles de Gaulle et son équipe médicale ont eu une confiance excessive dans la capacité du bâtiment et de son escorte à faire face au coronavirus, mais n’ont pas commis de faute, a estimé ce lundi 11 mai 2020 la ministre des Armées Florence Parly.

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Près des deux-tiers de l’équipage du porte-avions, soit 1 046 marins sur 1 760, ont été testés positifs à leur retour en France mi-avril, au terme d’une mission écourtée par l’épidémie à bord. Tous sont désormais guéris et ont rejoint leur famille, à l’exception d’un marin toujours hospitalisé après être sorti de réanimation, a-t-elle affirmé.

Revenant sur la chronologie de contamination, la ministre a précisé que le Covid-19 avait été introduit pour la première fois à bord du porte-avions en Méditerranée, avant une escale à Brest mi-mars, où il a été réintroduit à bord.

Après une escale du porte-avions français du 21 au 26 février au port de Limassol, à Chypre, des mouvements aériens ont amené jusqu’à lui du personnel en renfort, en relève ou revenant à bord, depuis Chypre, la Sicile, les Baléares, l’Espagne continentale et le Portugal.

C’est à l’occasion d’un de ces mouvements en Méditerranée, après Chypre et avant l’escale de Brest (du 13 au 16 mars), que l’enquête situe les premières introductions du virus à bord, a-t-elle souligné. L’escale à Brest n’est donc pas la cause de la première introduction du virus à bord, a commenté Mme Parly.

Une « réintroduction » du virus à Brest

Toutefois, la réintroduction du virus à Brest a été un facteur d’accélération de sa propagation, selon l’enquête, même si des mesures de distanciation ont été prises à la suite de l’escale à Brest, et ont considérablement ralenti la propagation du virus au sein de l’équipage, a souligné la ministre.

Le revers, c’est qu’elles ont beaucoup pesé et sur les liens de commandement et le moral de l’équipage, a-t-elle fait valoir.

Ainsi, a-t-elle détaillé, au terme de la quatorzaine imposée à bord et en l’absence de cas identifié, le 30 mars, le commandement a pris la décision d’assouplir les mesures de distanciation très strictes, notamment en rétablissant les briefings et en autorisant un concert à bord le 30 mars.

« Pas de faute »

Cette décision a été provoquée d’une part en raison de la baisse de moral de l’équipage et d’autre part, sans doute, par un excès de confiance du commandement ainsi que de son service médical dans la maîtrise de la situation, a commenté Mme Parly.

Toutefois, d’après l’enquête, le commandement a toujours eu le souci de la santé de son équipage et a constamment veillé à prévenir ce risque sur la base des infos dont il disposait, a insisté Mme Parly, en affirmant que les conclusions des investigations soulignaient certes que des erreurs avaient été commises mais pas de faute.

Source : Ouest-France

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