Coronavirus : la défiance et la colère envers la gestion du gouvernement s’installent

Le taux d’insatisfaits est passé de 46 % à 58 % en un mois, même si l’immense majorité des personnes approuvent les mesures, selon une enquête Ipsos-Sopra Steria pour le Cevipof.

af44051_GCNI6iDTB6TXqN-EZG-LHFJIOlivier Véran, Bruno Le Maire et Edouard Philippe, lors d’une conférence de presse à propos de l’épidémie de Covid-19, à Paris, le 15 avril. MICHEL EULER / POOL VIA REUTERS

Le 10 novembre 1942, au terme de la seconde bataille d’El-Alamein, succès important pour les alliés, point de bascule de la seconde guerre mondiale avec Guadalcanal et Stalingrad, Winston Churchill choisit des mots à la fois justes et lucides : « Ceci n’est pas la fin, ni même le commencement de la fin, mais c’est peut-être la fin du commencement. » Cinq semaines après avoir sonné la « mobilisation générale » contre l’épidémie de Covid-19, un « ennemi invisible, insaisissable, qui progresse », Emmanuel Macron se retrouve, lui aussi, au mitan de sa « guerre sanitaire ».

Et face à une équation politique compliquée à résoudre : se projeter sur l’après sans crier victoire, insuffler une once d’espoir sans démobiliser les lignes arrières. Dimanche 19 avril, son premier ministre, Edouard Philippe, a donc usé de pédagogie pour esquisser les contours d’un déconfinement très progressif à partir du 11 mai. Puis, il a aussitôt freiné les ardeurs en assurant aux Français qu’ils ne retrouveront « probablement pas avant longtemps » leur « vie d’avant ».

Un exercice d’équilibriste périlleux face à une opinion toujours remontée contre l’exécutif, selon les données d’une nouvelle enquête réalisée par Ipsos-Sopra Steria pour le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof). En un mois, le taux d’insatisfaits sur la façon dont « le gouvernement gère la crise » est passé de 46 % à 58 % (première vague réalisée les 16 et 17 mars, la dernière les 15 et 16 avril).

La défiance s’est installée à un niveau élevé malgré un léger mieux depuis l’enquête réalisée les 7 et 8 avril (60 % d’insatisfaction). La dernière prise de parole d’Emmanuel Macron annonçant la date de la fin du confinement a sans doute eu un effet non négligeable.

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