Colonel Patrick Touak : «Par essence, la gendarmerie doit être sur le terrain»

Depuis son arrivée en août 2015, le colonel Touak a travaillé sur ce dossier./Photo Morad Cherchari
Depuis son arrivée en août 2015, le colonel Touak a travaillé sur ce dossier./Photo Morad Cherchari

Au 1er septembre prochain, le groupement de gendarmerie du Lot-et-Garonne se réorganise et redéploie des effectifs sur les territoires de Tonneins et de Laplume. Entretien avec le colonel Patrick Touak.

Le projet avait été initié sous l’ère du colonel Facquet. Il a été modifié sur certains points par le colonel actuel, Patrick Touak, en tenant compte de l’impact sur l’hébergement des personnels et en privilégiant l’aspect humain des affectations. La réorganisation sera effective au 1er septembre. Tour d’horizon des changements et des missions des gendarmes, entre occupation du terrain et impérieuse nécessité d’intervenir.

Colonel Touak, quel est l’objectif de cette réorganisation ?

La mission est d’assurer une meilleure sécurité en Lot-et-Garonne, en renforçant les zones qui enregistrent plus d’activités au moyen de gendarmes pris sur les secteurs où l’on observe moins de délinquance. Nous avons ainsi récupéré des effectifs.

Quelles zones à proprement parler ?

Les secteurs du Tonneinquais et l’agglomération d’Agen surtout la COB (communauté de brigades) de Laplume et ses communes en devenir avec l’implantation du Technopôle, se sont imposés dans ce constat. Les mouvements de population et la hausse d’activités (vols, cambriolages et interventions à caractère social sur Tonneins) nous ont amenés à augmenter les effectifs avec l’aval du ministre de l’Intérieur.

Ce réajustement est passé par quelles décisions ?

La fermeture et la restitution de la caserne de Villeréal et la suppression de la brigade territoriale «mère» de Villeneuve qui faisait doublon avec la police nationale compétente à Villeneuve. Surtout à la lueur d’un ratio ramené à 1 militaire pour 25 000 habitants. Un accueil reste ouvert tous les jours à la COB de Monflanquin et deux demi-journées sont ménagées dans les BT de Cancon et Castillonnès. Quant à Villeréal, un accueil est réservé au public à la mairie le samedi matin jour de marché. Le PSIG, la brigade de recherches, la compagnie et la BMO ne bougent pas de Villeneuve. Cela s’est traduit par 12 postes budgétaires récupérés. 7 effectifs ont été redéployés à Tonneins ce qui porte les effectifs à 33. Sur les cinq postes de Villeneuve, 3 effectifs sont affectés à la COB de Laplume qui va être créée, soit 36 personnels pour couvrir la zone d’Agen, Laplume et Astaffort. Un personnel est affecté à la COB de Monflanquin (19 personnels) et enfin un militaire rejoint le Centre Opérationnel de la Gendarmerie qui a vu son activité à H24, s’accroître de 10 % en nombre d’appels.

Quelle est la stratégie adossée à ce redéploiement ?

L’idée n’est pas de paupériser, mais on regarde attentivement l’activité par rapport aux cantons. La gendarmerie, par essence, doit être le plus souvent sur le terrain, en prévention, que ce soit sur la route ou pour lutter contre les atteintes aux biens et aux personnes. Les gens et les élus doivent comprendre que ce n’est pas parce qu’une brigade ferme que la sécurité disparaît ou à l’inverse, qu’une caserne induit plus de sécurité. Il faut sortir de ce «concept», car souvent les besoins sur le terrain font que les militaires ne sont pas physiquement présents sur les zones de compétence de leurs brigades de rattachement. Et c’est encore plus vrai les nuits avec le système des unités PAM «prête à marcher» qui ne sont pas forcément activées par le COG, depuis le secteur du lieu d’intervention. Dans certains cas, le fait de regrouper plus de personnels dans une caserne offre une meilleure souplesse dans la planification des états de services qu’une petite brigade qui tourne à trois militaires. On essaie d’équilibrer et de rationaliser l’organisation. L’objectif est de réduire au maximum les délais d’intervention, mais les gendarmes patrouillent avant tout, pour sécuriser le territoire. On ne va pas positionner des militaires en statique seulement sur les points noirs de la délinquance. Cette réorganisation a pour but d’assurer un meilleur maillage territorial en intervenant le plus vite possible et en patrouillant partout. Nous devons assurer la sécurité des citoyens en étant présents dehors !

Quid de Penne-d’Agenais ?

Penne est juste rattachée administrativement à la COB de Fumel avec la BT de Tournon. Les effectifs passent de 18 à 24 ce qui apporte une bouffée d’oxygène à cette région fuméloise marquée par les vols et les problèmes intrafamiliaux.

La force de la gendarmerie ?

Une emprise territoriale de 34 casernes, 487 personnels d’active et 220 réservistes. On peut compter sur la moitié des effectifs d’une COB disponibles immédiatement, plus sur l’appui des PSIG, des motocyclistes et des brigades de recherches. À noter que la participation citoyenne est importante. On l’a mesurée sur les récentes affaires de cambriolages.

Source : La Dépêche

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