Charente-Maritime : l’étonnante lettre des gilets jaunes au chef d’état-major

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L’un des rassemblements des gilets jaunes à Saintes, le 21 novembre
Archives « Sud Ouest »

Une quarantaine de gilets jaunes saintongeais ont rédigé un courrier qu’ils affirment avoir adressé au chef d’état-major des armées, à toutes les gendarmeries et « à qui de droit ».

Lettre anonyme ou pas ?

Ce courrier est adressé au nom du « Mouvement citoyen Les gilets jaunes de France », sans adresse postale ni mention de la ville d’où il a été expédié. Il porte pour seule signature la mention « Citoyens français ». La dernière indication est une adresse électronique dont le nom contient la référence au mouvement des gilets jaunes, chez le fournisseur Gmail. Même si l’identité personnelle des auteurs n’est pas mentionnée, il ne s’agit apparemment pas d’une lettre de dénonciation calomnieuse ou de menace qui tomberait sous le coup de la loi.

Un appel au secours ?

La lettre en question veut attirer l’attention du chef d’état-major des armées françaises « sur les événements du 24 novembre, 1er décembre et du futur potentiellement dévastateur 8 décembre 2018 ». Ses auteurs ne veulent pas « que forces de sécurité et citoyens soient opposés ». Ils redoutent qu’une partie des agents des forces de l’ordre « feront usage de leurs armes en état de légitime défense ». Et ce courrier réclame « de réquisitionner l’armée française le 8 décembre 2018 à Paris et partout où cela sera nécessaire pour protéger citoyens et forces de l’ordre d’un face-à-face apocalyptique qui marquerait le début de la fin ».

Politique-fiction ?

Le courrier devient anxiogène en annonçant un scénario dramatique pour ce samedi : « Ce 8 décembre sera meurtrier et marquera un point de non-retour quand l’armée sera réquisitionnée par Monsieur Macron, président de la République française, pour mater la révolution ». Un scénario prédit avec une certitude qui mériterait sans doute d’être nuancée, sauf à savoir lire l’avenir.

L’introuvable article 16

Le courrier poursuit en invoquant l’article 16 de la Déclaration des droits de l’Homme, qui dirait : « Quand les droits et libertés du citoyen sont bafoués par leur propre gouvernement, l’insurrection est un devoir ». Hélas, cette citation précise est introuvable, que ce soit dans les versions anciennes ou actuelle de la fameuse Déclaration. La mention la plus proche est le 35e et dernier article de la Déclaration de 1793 : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ». Mais ce texte, qui date de la Terreur et ne fait pas partie du bloc de constitutionnalité, n’a aucune valeur juridique sous la Ve République. La Constitution actuellement en vigueur n’intègre que la Déclaration de 1789, laquelle ne mentionne nulle part l’insurrection.

Source : Sud Ouest

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