Censure de Radio Québec : l’urgence de se protéger

Les comptes Facebook, YouTube et Vimeo de Radio Québec viennent d’être censurés. Sans porter d’avis qualitatif sur Radio Québec, cette censure est le signale d’une ère où plus rien n’arrête la violence de ceux qui craignent la diffusion de la connaissance et les réactions possibles des peuples.

RQ_C1-3f459

De nouveau, la massue de la censure vient de s’abatte sur la liberté d’expression. Je ne vais pas vous redire à quel point nous vivons dans une société en total déphasage entre ses valeurs affichées (liberté de pensée et d’expression) et la réalité du terrain (mises sous silence des idées contraires aux discours du pouvoir). Je vais vous inviter à réfléchir et à constater factuellement la dernière manifestation de cette censure. Le constat fait, nous devrons ouvrir entre Nous, et ce Nous est la totalité des hommes et des femmes qui refusent la censure, un débat pour voir comment matériellement nous devons nous organiser pour échapper à cette massue d’un autre âge.

L’exemple de Radio Québec

Je vais donc prendre l’exemple archétypal de Radio Québec et d’Alexis Cossette Trudel son fondateur. Je précise immédiatement aux lecteurs que cet article n’a pas pour objet de dire si on est pour ou contre Radio Québec mais de se servir d’un exemple pour illustrer l’interdiction d’être diffusé et accessible au public.

Pour ceux qui ne connaissent pas Radio Québec, une présentation s’impose. Radio Québec est ce que l’on appelle un média de ré-information qui possède au moins deux caractéristiques essentielles :

La première caractéristique est son mode opératoire. En 40 ou 50 minutes de vidéo, le Web-journal de Radio Québec, Alexis Cossette Trudel expose une analyse politique et/ou sociétale en se fondant et en l’illustrant exclusivement par des prises de positions et déclarations de personnalités connues qui parlent dans leur domaine de compétence. Ces sources et ces illustrations par l’image et le son proviennent exclusivement de médias dits officiels ou d’institutions. En clair, quand Radio Québec dit que l’OMS a indiqué que le taux de mortalité de la Covid-19 est de 0,6%, cette information est illustrée par une déclaration, en ce sens, d’une personnalité. Dans l’exemple choisi, Radio-Québec n’a pas diffusé la vidéo du samedi soir d’Arsène de la Gloriole, illustre inconnu et poissonnier de son état, qui aurait découvert ce taux en lisant des informations dans les entrailles d’un poisson, aussi frais qu’il puisse être. Non, Radio Québec a diffusé la déclaration d’un cadre de l’OMS, filmée lors d’un point presse officiel de cette organisation. Ainsi, il ne s’agit pas d’être d’accord ou pas avec Alexis Cossette Trudel, il s’agit simplement de prendre connaissance d’une information officielle. Evidemment, on peut être en désaccord avec ce cadre de l’OMS mais cela ne concerne plus Radio Québec qui a fait son travail de relai de l’information. Grâce à Radio Québec, le citoyen a pris connaissance de cette information délivrée officiellement. Au citoyen de s’en saisir et d’investiguer plus en profondeur si cela lui paraît nécessaire et utile.

La seconde caractéristique est que ce Web journal est diffusé en direct. Evidemment, Alexis Cossette Trudel n’improvise pas son web journal. Avant sa diffusion, il y a un travail énorme d’écriture du sujet et de recherche des différentes informations accessibles, de leur sélection et de leur préparation pour une diffusion. Travail que l’on imagine aisément chronophage tant les informations sont nombreuses et d’origines multiples, même au sein de la seule sphère des publications officielles. Ce travail fait, Alexis Cossette Trudel débute son web-journal et, en direct, l’anime comme si nous assistions à un journal télévisé. Le direct a l’avantage d’une certaine spontanéité dans les formulations, et surtout, l’avantage d’échapper à un format narratif trop normé au point d’en devenir ennuyeux. Ces web-journaux sont disponibles en replay sur Facebook, YouTube ou Vimeo…. Enfin, ils l’étaient car tous ces comptes de Radio Québec viennent d’être supprimés.

Il convient de préciser que Radio Québec a focalisé ses web journaux principalement sur deux sujets clefs de l’actualité mondiale : la situation aux Etats-Unis, dont la campagne présidentielle américaine, et la crise de la Covid. Deux sujets éminemment clivants et deux sujets qui sont très certainement à l’origine de la réaction brutale et totalitaire des supports techniques des réseaux sociaux, aux mains de gens qui piétinent allégrement la liberté d’expression.

Une censure violente

En quelques jours, les comptes Facebook, YouTube et Vimeo de Radio Québec ont été supprimés sans avertissement. L’arbitraire se présente ainsi dans ses splendides habits nauséabonds du fascisme new look 2020. Les GAFA, autrefois symboles d’une liberté et de la pluralité d’expression, deviennent les bras armés d’un pouvoir sans scrupule. Les GAFA ressemblent de plus en plus à un GAng de FAscistes qui décident qui a le droit de s’exprimer et qui doit être banni comme un pestiféré.

Mieux, le 16 octobre 2020, André Bercoff a invité Alexis Cosette Trudel dans son émission Bercoff dans tous ses états sur l’antenne de Sud-Radio. Une interview de 20 minutes a permis au public français de découvrir Radio Québec. Les émissions de Sud-Radio sont consultables sur YouTube notamment. Vous devinez ce qui est arrivé : la vidéo de Sud-Radio a été supprimée par YouTube ! Visiblement, cette interview d’Alexis Cosette Trudel a mis dans tous leurs états délétères les petits dictateurs de 2020. L’orgueil des censeurs, et leur sentiment de toute puissance, les conduit à prendre des mesures qui révèlent au grand jour la censure et la négation de la liberté d’expression. Désormais, cette censure se voit comme un nez au milieu de la figure. Je le rappelle, la question n’est pas d’être pour ou contre Radio Québec mais de savoir si on n’est pour ou contre la censure d’un site qui informe sur la base de déclarations et de documents officiels. Aujourd’hui, Radio Québec est censuré, demain peut-être Sud Radio, après-demain ce sera peut être vous si votre pensée à le malheur de déplaire aux censeurs. Cette suppression des comptes de Radio Québec est un signale lourd de sens et de danger pour l’avenir. Incontestablement, il y a des gens qui veulent faire taire l’expression d’idées contraires aux leurs et qui souhaitent rendre invisible une opposition tout en donnant à ces opposants l’impression d’être seuls car désormais, ils ne peuvent plus se compter sur Facebook ou YouTube. Rappelons que la censure des comptes YouTube ou Facebook de Radio Québec concerne plus de 240 000 personnes qui étaient abonnées à ces comptes.

Pourquoi Radio Québec a déplu ? La justification de la suppression de la chaîne YouTube de Radio Québec est une « nouvelle politique vise les contenus qui font la promotion de théories complotistes qui justifient la violence ». Justification hypocrite quand on sait que Radio Québec n’a eu de cesse que de prôner la non violence et d’inciter au débat par la seule confrontation des idées. Mais tout est dit : la lutte contre le « complotisme » (entendez par là, l’expression de toutes idées et informations contraires aux discours officiels) et la violence (entendez par là l’inversion accusatoire : la violence est celle des censeurs qui projettent sur leurs victimes leurs propres dérèglements) est la justification de la censure.

Radio Québec a surement déplu en raison de l’effet produit par son travail d’information. En juxtaposant, en 40 ou 50 minutes, des déclarations officielles de politiques, de scientifiques et de représentants d’institutions, Radio Québec a montré plus d’une fois l’incohérence et les contradictions des politiques mises en œuvre. Pire, les web-journaux de Radio Québec ont mis en lumière les mensonges sur lesquels la plupart de ces politiques ont été justifiées. Il est vrai, le premier visionnage d’un web-journal de Radio Québec produit un effet stupéfiant. L’une des premières réactions que le public peut avoir c’est : « mais il dit n’importe quoi cet Alexis Cosette Trudel ! » sauf que ce n’est pas lui qui le dit, ce sont des officiels. Cette mise à nue du mensonge est un danger pour les pouvoirs, et à ce titre, Radio Québec est un site dangereux car il déconstruit des choix politiques par ceux la même qui les mettent en œuvre.

Le sujet clef pour être censuré : l’évocation des comportements mafieux des démocrates américains.

Exemple emblématique : le traitement de la situation aux Etats-Unis. Quand Alexis Cossette Trudel évoque la haute trahison d’Hillary Clinton qui hébergeait, dans sa cave et sur son serveur non sécurisé, des documents classifiés secret défense des Etats-Unis pour semble-t-il les revendre, Radio Québec ne fait que répercuter des informations émanant directement du président des Etats-Unis et des documents déclassifiés entre les mains actuelles d’un procureur. De fait, dans un monde respectueux de la démocratie et de la liberté d’expression, jamais les comptes de Radio Québec auraient été supprimés mais il y aurait eu débat sur ce que le président Trump a déclaré et sur ces documents déclassifiés : Est-ce vrai ? Est-ce faux ? La suppression des comptes de Radio Québec a en fait pour objectif principal d’empêcher ce débat en supprimant l’accès des citoyens à des informations qui les concernent directement. Cette volonté d’empêcher le débat, de cacher des malversations est le propre d’un système autoritaire qui agit comme une dictature qui ne dit pas son nom mais qui signe ses actes par le dénie des libertés fondamentales.

Dernier exemple sidérant, l’interview donnée sur Sud-Radio. Au cours de cette interview, a été diffusée un enregistrement de Joe Biden se félicitant de la mise à l’écart d’un procureur qui enquêtait sur les malversations de son fils. On y entend le candidat démocrate à la présidence des Etats-Unis déclarer qu’il s’apprête à verser le milliard promis en échange d’une obstruction de la justice. Sidérant, et pourtant il ne s’agit pas d’une élucubration de Radio Québec ou de Sud-Radio mais d’un enregistrement de Joe Biden lui-même ! La censure sur YouTube de la vidéo de cette interview d’Alexis Cossette Trudel, au cours de laquelle a été diffusée la voix de Joe Biden, est la réponse à cette divulgation publique du comportement mafieux du candidat démocrate.

Et demain ?

La question est de savoir ce qui nous attend demain. La réponse est simple : toujours plus de censure sauf si vous diffusez des vidéos de petits chats. Comment s’en protéger ? En se démarquant le plus possible des outils entre les mains du « nouveau fascisme », à savoir notamment Facebook ou YouTube. Tous les citoyens qui participent aux débats sur les réseaux sociaux doivent migrer leur compte sur des plateformes moins susceptibles d’être censurées. En fait, il faut étendre et démultiplier ses sites sur de multiples plateformes. Il faut aussi créer son propre site internet en choisissant un hébergeur de confiance.

Déjà des sites alternatifs peuvent être utilisés pour se préserver de la censure du gang des GAFA :

Mastodon en alternative/complément de Twitter

PeerTube en alternative/complément de YouTube.

Vk.com en alternative/complément de Facebook

Pour les curieux et ceux qui suivaient Radio Québec, vous pouvez encore suivre l’actualité de ce site sur :

Le compte Twitter de Radio Québec ;

Le site Odysee

Sur Vk.com

Cette migration sur des supports alternatifs à ceux du gang des GAFA est un pis-aller car rien ne peut garantir les citoyens d’une censure qui s’étendrait à ces nouveaux supports. C’est pourquoi, des sites tels que ceux de France Soir et d’Agoravox deviennent de plus en plus essentiels dans la défense des libertés.

Il va falloir inventer, et très vite, des alternatives techniques solides et non contrôlables par les censeurs pour garantir la liberté d’expression. Il est urgent de réfléchir à des parades avant que toutes les voix discordantes aux oreilles de la censure soient devenues muettes et isolées les unes des autres.

Source : Agoravox

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *