Auray. Des élèves auditionnés par la gendarmerie après un cours sur la Russie

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05/03/2016 – 09h30 Auray (Breizh-info.com) – Durant les vacances scolaires de février, plusieurs élèves de 3ème scolarisés au collège Sainte-Anne à Auray auraient été entendus par la gendarmerie locale. La raison ? Une enquête de « voisinage » serait en cours concernant un enseignant, professeur depuis une dizaine d’années dans la filière bilingue français-breton de cet établissement, situé dans le Morbihan. Celle-ci assure les cours généraux prévus par les programmes du ministère de l’Éducation, mais en langue bretonne.

Les faits remonteraient au 17 février dernier ; six élèves ont été convoqués par la gendarmerie d’Auray – qui refuse de répondre à nos questions et nous renvoie vers la compagnie de Lorient qui ne dit mot. « De quoi s’agit t-il exactement ? » déclare le professeur, qui n’a jusqu’ici pas été convoqué en gendarmerie et à qui les enquêteurs refusent de donner la moindre information.

L’intéressé en sait toutefois un peu plus suite aux témoignages de ses élèves, qui le soutiennent : « Mes élèves bretonnants de 3ème entendus par la gendarmerie d’Auray durant les vacances et interrogés sur mes supposés propos sur les populations mahométanes, juives, homosexuelles et que sais je encore. » explique Pascal G., qui aborde avec ses élèves l’introduction à la géopolitique contemporaine, et notamment la situation de la Russie actuelle.

« Suite aux attentats du 13 novembre j’ai rappelé aux élèves la nature des libertés en Europe et la menace qui pèse notamment sur nos femmes », raconte l’enseignant. « J’ai fait un bref historique de la Russie de l’après-communisme en insistant sur la montée d’une classe moyenne sous la présidence de Vladimir Poutine et sur l’engagement de la Russie contre le terrorisme mahométan. A la question d’un élève sur la « question » homosexuelle dans ce pays, j’ai répondu que si les libertés se réduisaient à satisfaire les désirs alors ces dites libertés ne valaient pas grand chose. Ces propos je les répéterais mot pout mot s’il était nécessaire. Avis à la personne qui a eu l’extrême bonté de me dénoncer comme mal-pensant aux forces de l’état d’urgence.»

Il déclare également avoir abordé la question de l’engagement russe en Syrie contre l’islamisme, et tenter d’expliquer à ses élèves la situation, malgré la complexité de la géopolitique. Le tout afin de développer l’esprit critique des élèves, sans jamais juger.

Les supérieurs du professeur, non informés de cette enquête, se montrent très surpris, voire choqués : il est bien noté par sa hiérarchie et apprécié par ses élèves. Une dénonciation calomnieuse pourrait être à l’origine de cette enquête.

Pascal G., lui, n’est pas du genre à courber l’échine et à se laisser malmener, lui qui accomplit quotidiennement un excellent travail auprès des élèves, comme nous le confie un parent. « Entendons nous bien : cette petite mésaventure renforce ma détermination à enseigner à mes élèves à devenir des bretons libres et fiers. » conclut-il.

Affaire à suivre…

Source : Breizh Info

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