À 18 ans, le détenu menace et frappe un surveillant de la maison d’arrêt de Beausoleil

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Extrait de sa cellule, le jeune détenu a écopé de 4 mois ferme et a regagné la maison d’arrêt à l’issue de son jugement./ Photo DDM, Max Lagarrigue
 

En détention préventive avant son jugement la semaine prochaine, Théo, un Toulousain de 18 ans, a été jugé en comparution immédiate, hier. Poursuivi pour des outrages, et des faits de rébellion et de violence contre des gardiens de la maison d’arrêt de Beausoleil à Montauban, c’est peu dire si dans le contexte actuel des mouvements sociaux mobilisant les agents de la pénitentiaire, ce jugement était suivi à la loupe. «Il s’agit du plus mauvais moment pour s’en prendre à un agent de la pénitentiaire», s’exclamait son avocat commis d’office, Me Nathalie Marques exhortant le tribunal «à ne pas juger» son jeune client en rapport «avec l’actualité nationale».

Avant que la défense ne plaide pas moins que la relaxe pour les faits de rébellion et de violence, le président Colson revenait sur les faits. Le 7 janvier dernier, après la promenade, un surveillant trouve un téléphone portable dissimulé à l’extérieur. Une découverte qui n’est visiblement pas au goût de Théo. Invectivant le gardien, le détenu le menace de le retrouver à sa sortie. Le ton monte. Le prévenu pousse le gardien et tente de lui attraper la gorge. Quelques secondes plus tard, cet agent, son collègue et le détenu sont au sol. L’un des surveillants reçoit à ce moment-là plusieurs coups de pied au thorax et au sternum. «C’est vrai, je l’ai insulté», avouait le prévenu non sans contester le reste. «Nous sommes tombés, il m’a tiré par les cheveux… Et en plus leur version diverge entre surveillant», lâchait-il avec un sourire de satisfaction. De quoi agacer, l’avocate des parties civiles, Me Charlotte Lévi. «Il y a 45 000 agressions de surveillants par an, le contexte d’insécurité est permanent en partie en raison de la surpopulation carcérale», plaidait la pénaliste montalbanaise rappelant qu’il y a encore quelque temps Beausoleil «était une maison d’arrêt très calme. Depuis, la tendance s’est inversée, il n’y a pas une semaine où il n’y a pas un incident.» Revenant sur le comportement du prévenu à la barre, Me Lévi le faisait bondir. «Ce qui est insupportable, c’est de le voir revendiquaient ces actes ici même», certifiait-elle informant le tribunal que ses clients, souffrant d’une dorsalgie thoracique, n’avaient pas pu reprendre leur travail. Le son de cloche était identique du côté du ministère public. «La prison n’est pas un lieu de non droit», garantissant Julie Sirère requérant six mois ferme. Après une longue interruption, le tribunal le condamnait à quatre mois ferme avec mandat de dépôt. «Quatre mois pour ça!», s’exclamait le prévenu avant d’être enjoint par trois policiers à quitter la salle d’audience.

Source : La Dépêche

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