39 appels à la gendarmerie par peur d’aller en prison

Faits divers – L’histoire du jour

Des appels avaient atterri au centre opérationnel de la gendarmerie./Photo DDM. archives, T. Bordas.
Des appels avaient atterri au centre opérationnel de la gendarmerie./Photo DDM. archives, T. Bordas.

«C’étaient des appels au secours, j’étais en panique». Et dans ces moments-là, Corinne prend le téléphone et appelle la gendarmerie. Trente-neuf fois en quelques heures ! Le genre d’appels qui bloquent forcément les lignes et mettent sur les nerfs les gendarmes déjà occuper à traiter les vraies urgences. Ce scénario s’est produit le 12 juin, à la gendarmerie de Léguevin et au centre opérationnel de la gendarmerie, la plateforme départementale qui gère tous les appels.

Hier, Corinne a été condamnée à 1 mois de prison devant le tribunal correctionnel, en comparutions immédiates, pour «appels malveillants réitérés et «violence sur des gendarmes». Une peine aménageable qui devrait surtout lui permettre de s’éloigner du téléphone… Déjà condamnée en janvier et le 28 mai derniers où elle avait écopé d’une peine de 6 mois de prison avec sursis, cette mère de famille visiblement angoissée était en récidive. Lors de ces condamnations, elle devait notamment s’acquitter de frais de justice. Maladroitement, elle a pris l’habitude d’appeler le 17 pour les modalités de paiement. «J’avais peur d’aller en prison…», dit-elle, avec un fond de regret dans la voix.

Harcèlement téléphonique

Le 12 juin, les appels en rafale atterrissent à la gendarmerie toutes les six minutes. «Ce type d’appels nuit à notre fonctionnement car on ne peut pas correctement traiter d’autres situations bien plus urgentes», explique à la barre un gendarme de Léguevin venu témoigner. Pour faire cesser ce qui s’assimile à du harcèlement téléphonique, les gendarmes décident de se rendre au domicile de Corinne. Ils sont accueillis par une giclée de lacrymogène. «Je croyais qu’ils venaient pour m’embarquer en prison», assure-t-elle, dans son box. Ce jour-là, elle est aussi fortement alcoolisée. «Je bois de temps en temps mais pas quand je travaille.»

Son avocate, Me Annabel Delanglade, insiste sur la nécessité de lui éviter la case prison. Mère de famille et insérée professionnellement, Corinne a de solides garanties de représentations. Elle reconnaît ses dérapages et veut bien les assumer. «S’il faut faire un mois de prison, j’y vais !», lance-t-elle à la volée, à l’issue du délibéré.

Source : La Dépêche

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