140 cambriolages dans le Doubs : le gang albanais écroué, ses victimes soulagées

Cette bande albanaise écumait avec frénésie le Doubs depuis deux mois. Près de 140 cambriolages leur sont reprochés. Deux hommes interpellés dimanche ont été placés en détention provisoire.

Cibles prioritaires : les villages du Haut-Doubs ou des environs de Besançon, comme ici Fontain.  Photo Sam COULON

Pour leurs victimes et les enquêteurs, dont la traque aura duré presque deux mois, c’est un précoce, mais joli cadeau de Noël… Ce dimanche, les gendarmes des brigades de recherches de Besançon et Pontarlier ont ponctué d’un point d’exclamation leurs investigations, en interpellant à Thoraise, leur repaire temporaire, trois individus de nationalité albanaise.

« De quatre à une douzaine de maisons par virée »

Préalable à l’ouverture d’une information judiciaire, le trio a été mis en examen ce mardi. Deux hommes de 20 et 31 ans ont été placés en détention provisoire et une femme de 27 ans, dont le rôle semble secondaire, a été placée sous contrôle judiciaire. Leurs chefs d’accusation ? Vols en bande organisée, recel de vols en bande organisée et association de malfaiteurs.

Leur mode opératoire détonnait. « De véritables razzias », résume Edwige Roux-Morizot, procureur de la République de Besançon. À la faveur de la nuit tombée, le gang ciblait un village de la périphérie bisontine ou du Haut-Doubs et tapait fort, vite et partout. « De quatre à une douzaine de maisons par virée », précise un gendarme.

Technique frénétique, mais classique. Repérer les habitations aux lumières éteintes, entrer de force, et tout retourner à la recherche d’argent liquide ou de bijoux, écoulés ensuite à l’étranger par une filière qui fait toujours l’objet, aujourd’hui, d’une minutieuse enquête.

Leurs victimes sont nombreuses : l’instruction retient près de 140 cambriolages, commis dans le Doubs (Étalans, Fontain, Mamirolle, Les Fourgs, Pouilley-Français, Auxon, Montlebon…) et en Suisse voisine.

« C’est très traumatisant »

Outre le préjudice matériel, les conséquences psychologiques sont parfois lourdes. « Maintenant, quand on rentre le soir, on est toujours sur nos gardes, on jette un œil partout. Et c’est sûr que la nuit venue, quand on entend un bruit, on se redresse vite du lit », avoue Laurence*, dont la maison a été visitée mi-novembre. « Ils ont volé des babioles et des boucles d’oreilles en or. Ils ont aussi vidé sa tirelire de la petite, il y avait 200 € environ. » La maman se souvient surtout des jours qui ont suivi : « C’était très traumatisant. Les enfants avaient même peur de dormir… On s’est introduit dans notre petit cocon familial, ça n’est pas rien. Ça veut dire qu’on n’est plus en sécurité dans notre propre maison ? C’est difficile à gérer. »

Sur les réseaux sociaux, les réactions de soulagement et de félicitations aux forces de l’ordre se multiplient. « Dans les petits villages, ça cause beaucoup. Aux Fourgs, il y avait une forme de psychose qui s’était installée », explique Laurence, satisfaite, comme beaucoup, de l’arrestation d’une partie de ce prolifique « gang du crépuscule ».

Source : L’Est Républicain

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