Plouha. Marguerite Le Saux, la dernière convoyeuse de Shelburn est décédée

On l’appelait Guiguite Le Saux au sein du réseau Shelburn à Plouha (Côtes-d’Armor). Marguerite Pierre est partie à 94 ans, elle était la dernière survivante plouhatine de ce réseau d’évasion qui, en 1944, fit évader par mer 135 aviateurs alliés à partir de Plouha.

Marguerite Le Saux était convoyeuse dans le réseau Shelburn, qui a permis de sauver de nombreux pilotes alliés en 1944. Elle était la dernière convoyeuse du réseau encore en vie.
Marguerite Le Saux était convoyeuse dans le réseau Shelburn, qui a permis de sauver de nombreux pilotes alliés en 1944. Elle était la dernière convoyeuse du réseau encore en vie. | ARCHIVES
La Plouhatine Marguerite Le Saux entre dans le réseau Shelburn en décembre 1943, à 18 ans, comme agent de liaison, alors que sa mère héberge deux agents de l’Intelligence service canadienne. Entre janvier et août 1944, le réseau cache et sauve 135 aviateurs abattus par la DCA allemande, avant de les évacuer par mer vers l’Angleterre, à partir de la plage Bonaparte à Plouha.

La dernière convoyeuse

Marguerite devient convoyeuse, comme son amie Marie-Thérèse Le Calvez, avec pour mission de conduire les aviateurs chez les hébergeurs. Plus jeune convoyeuse du réseau, elle en était aussi devenue la dernière encore en vie.

« Il m’est arrivé d’aller chercher à vélo deux aviateurs en gare de Châtelaudren et de les ramener à Plouha chez un hébergeur. Ces convoyages étaient longs et difficiles : il fallait contourner Plouha, ne pas passer par les routes mais à travers champs, franchir des ruisseaux pour déjouer l’odorat des chiens de guerre », racontait-elle à Ouest-France il y a quelques années.

« C’était très dangereux »

« C’était très dangereux. Il fallait traverser un champ de mines avant de descendre une falaise abrupte de 70 mètres par un petit sentier, dans le noir. La remontée était très difficile. Les camarades qui ramenaient de lourdes valises pleines d’armes s’accrochaient aux herbes, d’une main », se souvenait-elle encore.

La guerre terminée, Marguerite s’est mariée à 26 ans avec un pilote dans le civil, elle a eu deux filles. Elle a ensuite travaillé dans un état-major à Rennes, puis a passé le concours des PTT. Depuis la retraite, elle partageait sa vie entre Plouha et la région parisienne.

Marguerite Le Saux disparaît à quelques jours de la sortie en salles (le 22 janvier) du film consacré aux héros du réseau Shelburn par le Costarmoricain Nicolas Guillou.

Lors d’un entretien, il y a quelques années, Marguerite Pierre tient ici un certificat d’hommage aux patriotes français, signé de la main du président américain Eisenhower. Près d’elle, la médaille de la Liberté décernée par les Américains. | ARCHIVES

Marguerite Pierre (née Le Saux) était chevalier de la Légion d’honneur, Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de bronze, Medal of Freedom des USA Médaille du combattant volontaire de la Résistance, Croix du combattant.

Les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation des Côtes-d’Armor saluent sa mémoire.

La cérémonie religieuse aura lieu jeudi 16 janvier 2020, à 14 h 30, en l’église de Plouha.

Source : Ouest-France

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