Face aux «gilets jaunes», la CGT appelle à manifester le 1er décembre

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Alors que les manifestations contre la hausse des coûts des carburants continuent d’émailler le territoire, l’organisation syndicale appelle «tous les citoyens» à manifester le 1er décembre pour défendre le pouvoir d’achat.

Sortant de sa réserve, la CGT cherche à reprendre la main sur le combat pour les «attentes sociales» des Français. Mardi, la première organisation syndicale a appelé «tous les citoyens, les salariés actifs et retraités» à manifester le 1er décembre en vue d’exiger «des réponses immédiates et précises» du gouvernement et du patronat sur les thématiques de pouvoir d’achat. L’organisation formule des revendications précises: elle exige notamment une hausse du SMIC à 1800 euros, une prise en charge des transports par les employeurs, une TVA réduite à 5,5% pour les «produits de première nécessité» ainsi qu’une «fiscalité juste, tenant compte des revenus».

«La responsabilité du gouvernement» dans la situation actuelle est «énorme», ajoute la CGT, qui estime que le «surnom de président des riches» donné à Emmanuel Macron est «bien justifié». Le syndicat critique également la politique fiscale sur les carburants, et considère, à l’instar d’autres personnalités comme l’ancienne ministre de l’Environnement Ségolène Royal, que le gouvernement «instrumentalise les enjeux environnementaux» dans le cadre de sa politique fiscale.

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Le communiqué de la CGT revient également sur la «colère légitime» exprimée par les «gilets jaunes» depuis samedi, sans pour autant les nommer. Mais le syndicat appelle donc les citoyens à «ne pas laisser dévoyer leur colère par ceux distillant des idées xénophobes, racistes, homophobes». Le texte de l’organisation reprend en cela les craintes exprimées par le passé par son secrétaire général, Philippe Martinez, qui s’inquiétait de voir le mouvement soutenu par le Rassemblement National. Pointant du doigt les risques de «récupérations» politiques, le représentant avait notamment déclaré que les déclarations du maire de Béziers Robert Ménard en soutien aux manifestants était «absolument [scandaleuses]».

La centrale de Montreuil maintient jusqu’ici une position prudente dans le dossier des «gilets jaunes»: Philippe Martinez, avait jugé vendredi qu’il était «impossible d’imaginer la CGT défiler à côté du Front National» à l’occasion des mobilisations du weekend. Pour le représentant, la question des taxes sur les carburants reste mineure: «le fond du fond, c’est les salaires», avait-il expliqué, ajoutant que seules des «augmentations de salaires» permettrait aux Français de se doter de véhicules propres.

Pour l’heure, l’appel de la CGT n’a pas encore rencontré le soutien d’autres organisations syndicales. La grève se tiendra quelques jours seulement avant les élections professionnelles dans la fonction publique. Prévues le 6 décembre, ces dernières permettront à la CGT de défendre sa position de premier syndicat dans la fonction publique face à ses concurrents comme FO ou Solidaires. L’organisation cherchera à lutter contre l’influence croissance de la CFDT, qui lui avait ravi la première place dans le secteur privé en 2017.

Source : Le Figaro

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