EDITORIAL : Droit de grève, droit de retrait, révolte, mutinerie ou « crosse en l’air » ?

Fusil1« Les crosses en l’air »

 

Voilà où en est la différence !

Déjà exposé depuis longtemps, il est évident aujourd’hui que nous ne pouvons réellement faire face à la force syndicale des policiers. Je vous livre ici la copie d’un article paru dans le quotidien Ouest-France le 2 mai 2015.

Vous conviendrez quand même que 55% d’un effectif, devant être engagé pour la sécurité du président de la République, qui subitement tombe malade, est assez stupéfiant. Hormis le fait que le « popotier » puisse être de mauvaise qualité, une compagnie de CRS, cantonnée en métropole, ne peut quand même pas être atteinte soudainement du chikungunya, de la grippe aviaire, de la vache folle, de la grippe porcine, voire d’une autre maladie improbable !

Alors, qu’en déduire ? Je n’ose ici en conclure autrement qu’une sorte de manifestation de mécontentement à l’encontre de leur commandement. Mais je me pose alors la question de savoir quelle suite va alors être donnée à cette « mutinerie » déguisée. La force syndicale existante ne peut que protéger les frondeurs.

C’est ici qu’est la différence existante. Imaginez le demi-effectif d’un escadron de gendarmerie mobile voulant « contester » en consultant en milieu médical. D’après vous, quelle serait la réaction de la hiérarchie ?

Aujourd’hui il devient évident qu’afin de faire reconnaître son mécontentement, selon « la maison d’en face », il suffit de se retirer du service sous la couverture médicale.

En ce qui me concerne, malouin résidant, donc Breton, je ne connais actuellement aucune pathologie férocement transmissible dans ma région sur un nombre de patients aussi important qu’évoqué.

Tout en reprenant notre sérieux, il convient de reconnaître que « le mouvement d’humeur » de la CRS 13 a un fond de réalité. Si les policiers commencent véritablement à être fatigués par l’engagement sur le plan vigipirate, il faut concevoir que nos camarades gendarmes soient également usés sur la même mission.

Il est urgent que le MINDEF et le MININT prennent sérieusement la mesure du malaise existant en leur sein. La vente d’avions aux pays indiens ou arabes ne suffit pas à rassurer nos « pioupious ».

Il y a huit mois que la CEDH a rendu ses arrêts !

Il y a huit mois que la France a été condamnée !

Il y a huit mois que des commissions parlementaires ont été désignées afin de rendre des conclusions !

Il y a huit mois que nous attendons un positionnement réel de l’exécutif !

Il y a huit mois que les atermoiements gouvernementaux nous fatiguent !

Il est aujourd’hui urgent de concevoir que  la revendication, tant dans son mode que dans ses idées, a fortement évolué. Les militaires, toutes armes confondues, ont actuellement le droit légal de représentation. Même si le commandement traîne des pieds pour l’admettre, ce droit en est définitivement reconnu.

Avant de voir la moitié des gendarmes se présenter à l’infirmerie du corps, à l’image de nos camarades policiers, il est absolument vital d’admettre rapidement l’évolution de représentativité consécutive aux arrêts de la CEDH.

Tout de même, la moitié des gendarmes en arrêt maladie, quelle gabegie !

Bernard BERTHELOT

Secrétaire de l’association

Note de la rédaction de Profession-Gendarme :

Le 04.05.2015  un article de presse concernant cette affaire a déjà été publié (suivre ce lien)

dans cet article de presse il est précisé que «  »Des négociations sont aussi en cours entre le cabinet du ministère de l’intérieur et les syndicats pour l ‘augmentation de l’IJAT (indemnité journalière  d ‘absence temporaire) fixée à 30 euros par jour » ».  Au vu de cette précision, Profession-Gendarme s’interroge afin de savoir s’il s’agit ici d’une « prescription médicale » permettant aux 43 « malades » de retrouver la santé… 

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