Affaire Geneviève Legay : la police mise en cause dans un rapport

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Geneviève Legay pendant la manifestation des gilets jaunes à Nice le 23 mars 2019afp.com/Valery HACHE

Un compte-rendu révèle qu’un escadron de gendarmes a refusé de participer à la charge contre des manifestants le 23 mars à Nice, jugeant cet ordre « disproportionné ».

La charge policière qui a causé la chute de Geneviève Legay, militante d’Attac âgée de 73 ans, le 23 mars à Nice « n’était pas nécessaire », selon un rapport de la gendarmerie.

Un compte rendu d’un commandant d’escadron donné à son supérieur hiérarchique deux jours après les faits, fait état d' »ordres reçus disproportionnés face à la menace (foule calme) », indiquentLe Monde et Médiapart, qui a révélé l’existence de ce document lundi.

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Le média en ligne souligne que ce compte-rendu d’opérations de maintien de l’ordre a été transmis le 25 mars à l’ensemble de la hiérarchie et jusqu’à la Direction générale de la gendarmerie nationale.

Le commissaire lui-même aurait décrit une foule calme

On y apprend que lorsque l’ordre est donné par le commissaire Rabah Souchi d’utiliser la force pour évacuer la place Garibaldi, le samedi 23 mars, les manifestants ne présentent aucun signe d’hostilité envers les forces de l’ordre et qu’aucune violence ni dégradation n’est à déplorer.

Le document souligne qu’il n’y a pas de « nécessité absolue d’utiliser les armes pour charger cette foule ». Jugeant l’action comme « disproportionnée », un escadron de gendarmes a ainsi refusé de participer à la charge.

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Cette décision est d’autant plus incompréhensible, souligne Médiapart, que le constat d’une foule calme aurait également été rapporté par le commissaire Rabah Souchi lui-même. Le média, qui s’appuie sur des sources proches de l’enquête, affirme qu’il décrit sur la place Garibaldi « la présence d’un groupe d’une cinquantaine de personnes en attente » et « discutant dans le calme ».

Des manquements dans la gestion de l’enquête ?

Après avoir nié les faits dans un premier temps, le major Michel V., 50 ans, avait reconnu fin mars avoir bousculé Geneviève Legay lors de cette manifestation interdite.

Cette volte-face a obligé le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre, à contredire lui aussi ses premières déclarations. Il avait au départ affirmé que la manifestante n’avait eu « aucun contact direct » avec la police, que Geneviève Legay avait « chuté en arrière dans le mouvement de foule ».

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Jean-Michel Prêtre avait déjà été critiqué pour avoir confié l’enquête à la sûreté départementale alors que sa cheffe est la compagne du commissaire qui était chargé de coordonner les opérations de maintien de l’ordre lors de cet acte 19.

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Finalement, l’enquête sur les blessures de la militante a été confiée le 29 mars à des juges d’instruction de Nice, saisis d’une information judiciaire pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ». L’avocat de Geneviève Legay, Me Arié Alimi a sollicité le dépaysement du dossier. Cette requête sera examinée le 10 juillet par la Cour de cassation.

Source : L’Express

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