VIGI : Un récit qui en dit long sur la vision de la déontologie de Messieurs MACRON et CASTANER au sein de la Police Nationale.

 

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Message de notre secrétaire général suite à son audition à l’IGPN

 

Alexandre Langlois

Merci à tous pour votre mobilisation, qui a permis un peu moins de partialité dans l’enquête IGPN.

Récit aboutissant à cette convocation ubuesque, qui en dit long sur la vision de la déontologie de Messieurs MACRON et CASTANER au sein de la Police Nationale.

Le 6 janvier 2020, après 6 mois d’exclusion temporaire de fonction, pour avoir dénoncé au nom de VIGI. Ministère de l’Intérieur, les agressions sexuelles d’un médecin de la Police Nationale, depuis condamné par la Justice, la falsification des chiffres de la délinquance, confirmé par un audit interne et l’inaction de notre haute hiérarchie dans les suicides de mes collègues, alors que la direction de France-Telecom/Orange a été condamnée par la Justice, j’avais repris mes fonctions au Renseignement Territorial.

Le 13 janvier 2020, le ministre de l’Intérieur Christophe CASTANER, lors des vœux de la Police Nationale a déclaré : « on ne fait pas de croche-patte à l’éthique. »

Le 14 janvier 2020, le Président de la République Emmanuel MACRON souhaitait « que le ministère de l’Intérieur puisse [lui] faire, dans les meilleurs délais, des propositions claires pour améliorer la déontologie, les éléments de contrôle. »

Le 16 janvier 2020, VIGI s’interroge sur qui va bien pouvoir faire de la déontologie avec plus de 20 ministres et des conseillers de l’Elysée pris dans des affaires judiciaires, dont le plus célèbre toujours en liberté est la barbouze Alexandre BENALLA. D’autant que notre employeur Monsieur CASTANER ne sait pas expliquer l’usage du LBD à des enfants, mais qu’il nous ordonne de nous en servir. Cependant notre organisation souligne que pour édicter des règles de déontologie, il n’est nul besoin d’inventer l’eau chaude, juste de transposer en droit français le Code Ethique Européen de la Police, comme la France en a pris l’engagement en 2001.

Le 17 janvier 2020 l’IGPN est mandaté par un personnage mystère (soit le ministre Christophe CASTANER, soit préfet de police Didier LALLEMENT, soit directeur général en pré-retraite Éric MORVAN), pour diligenter une enquête administrative à mon encontre.

Le 20 janvier 2020 je reçois notification de cette missive par mon chef de service, qui devant l’urgence de la situation doit me retrouver après mon service pour m’en faire prendre connaissance, alors que je viens de participer toute la journée au bon déroulement de la venue du Président de la République et de nombreux membres du gouvernement au château de Versailles. Je fais donc bien la distinction entre mon engagement syndical et professionnel.

J’ai donc moins de 72h pour trouver un assistant. Un délai aussi court ne peut être justifier que par l’urgence et donc la gravité des faits qui me sont reprochés. Quelles sont ces faits ? « Une publication susceptible de de relever des manquements déontologiques. »

Ne voyant de quelle publication je pouvais bien être l’auteur en tant que gardien de la paix, j’ai demandé des précisions, pour que ma convocation soit en conformité à l’instruction INTC1407678N du 22-10-2012 dont l’IGPN a été destinataire indiquant : « la convocation de l’agent, qui rappelle sommairement les faits motivant l’audition. »

La réponse du commissaire général Patrice DEMOLY fut brève et cinglante : « Je vous confirme les termes de votre convocation conformes à l’instruction du DGPN du 22 octobre 2012. »

Maîtres GRAS et DEMARET du cabinet CGCB ont donc insisté sur l’étonnante interprétation juridique faite par le commissaire général. Celui va de nouveau répondre en appelant à la rescousse son supérieur hiérarchie le commissaire divisionnaire David CHANTREUX : « les informations nécessaires à l’agent pour satisfaire à l’obligation de rendre compte qui est la sienne figurent
dans la convocation qui lui a été notifiée. » Je n’étais pas plus avancé.

Un point à souligné est que ces deux commissaires étaient déjà la manœuvre lors de ma précédente audition administrative et qu’ils ont validé la falsification des preuves pour m’incriminer, de la part des deux officiers qu’ils avaient missionné pour m’interroger. Au moins un de ces officiers était destinataire de ces échanges, laissant sous-entendre, que j’allais repasser entre les mains des mêmes « inquisiteurs. »
Ces deux commissaires apparaissent mon livre « l’ennemi de l’Intérieur, dérives et dysfonctionnements de la Police Nationale », peut-être font-ils preuve d’un zèle particulier n’ayant pas aimé, que je mette en lumière leurs façons de procéder ?

Mes avocats renvoient un nouveau mail. Je double leur envoie d’un nouveau mail précisant que la « convocation ne m’a laissé que 72h pour trouver un assistant de mon choix, ce qui a engendré un stress et des insomnies dû à la pression psychologique que vous exercez à mon encontre, en refusant de justifier de l’urgence de cette convocation. » Par ce même mail je leur annonce que je serais assisté du psychanalyste et professeur émérite à l’université Paris 8, Monsieur Gérard MILLER. Je lui ai demandé son assistance car lui aussi se bat pour rapprocher le peuple et sa police et que cela se passe par l’exemplarité des gardiens de la paix et surtout de la haute hiérarchie policière. En parallèle sur les réseaux sociaux, les soutiens suite à ma convocation affluent et avoisinent le million de vues sur les différents supports.

Grâce à toutes ces actions conjuguées le ton change dans la dernière réponse que je reçois directement du commissaire divisionnaire David CHANTREUX, qui préalablement ne s’adressait à moi qu’en passant par mon chef de service : « Je déplore le stress que vous avez pu ressentir à l’occasion de votre convocation et des démarches que vous avez dû accomplir pour trouver une personne désireuse et en capacité de se libérer pour vous assister. (…) Je n’ignore pas que la confusion est souvent faite, parfois y compris dans nos administrations, sur des matières qui sont pourtant parfaitement distinctes et comprends que cela vous ait posé question. J’espère que nous y aurons répondu. » Donc non il n’avait pas répondu à ma question, car je ne savais toujours pas pourquoi l’instruction de 2012 n’était pas respectée et qu’en conséquence je ne savais toujours pas quelques heures avant mon audition les faits gravissimes qui m’étaient reprochés.

Grâce aux réseaux sociaux une cinquantaine de personnes sont présentes devant l’IGPN, dont Jérôme RODRIGUES et Faouzi LELOUCHE, deux gilets jaunes, qui se battent pour éviter l’amalgame entre les policiers qui font leur travail correctement et ceux qui blessent et mutilent, volontairement, donc qui commettent des crimes ou des délits.

Deux députés ont fait le déplacement : Ugo BERNALICIS et Alexis CORBIERE. Jean LASSALLE n’a pas pu venir, mais il a battu le rappel à l’Assemblée Nationale pour faire connaître la situation à ses collègues députés. Chacun d’entre eux étaient prêts à m’assister si besoin. La question est donc où étaient les 574 autres députés ? La défense d’une Police Nationale au service du peuple ne les intéresse pas ? Ou alors ils moquent éperdument des 74 suicides de mes collègues depuis que Christophe CASTANER est ministre ? D’autres raisons ? Mon organisation et moi-même restons à leur disposition, ainsi que celle de tous les élus de la République, si jamais il voulait connaître l’envers du décor Police Nationale.

Quelques collègues du syndicat sont là, dont Noam ANOUAR, qui va passer en conseil de discipline le 5 février à 10h00, à la Préfecture de Police de Paris, démontrant bien un acharnement ciblé du ministère de l’Intérieur à l’encontre de VIGI.

A 14h00, ce jeudi 23 janvier 2020, je rentre accompagné de Gérard MILLER dans les locaux de l’IGPN. Grâce à la mobilisation cette fois-ci je ne suis pas palpé et les deux enquêteurs ne sont plus les mêmes. Les deux officiers n’useront pas de stratagèmes pour me faire dire ce que leur hiérarchie leur a demandé et ils ne falsifieront pas des preuves pour m’incriminer. Cette fois-ci, j’ai en face de moi deux collègues qui font leur travail impartialement et écrivent exactement mes réponses. Petit bonus, cette fois-ci, un café est offert.

Je découvre enfin quand l’audition commence les faits qui me sont reprochés. Rien de professionnel, mais un communiqué syndical publié sur notre site internet. Donc une nouvelle fois une convocation en tant que délégué syndical et non comme gardien de la paix.

D’ailleurs l’IGPN est saisie pour le communiqué, mais surtout pas pour chercher qui est responsable des suicides par dizaine dans la police, pas plus que de chercher qui a fraudé lors des élections professionnelles. Inutile de demander une enquête IGPN sur le détournement de l’enquête administrative et de la procédure disciplinaire par la haute hiérarchie de la police nationale, vu que c’est justement elle qui décide des dossiers à confier à l’IGPN.

Dans quelle entreprise un employeur peut convoquer un délégué syndical, qui n’a pas commis de faute professionnelle, mais qui lui a déplu pour avoir dénoncer des dysfonctionnements au sein de son entreprise ? Aucune. Mais dans la Police Nationale c’est possible. Incroyable alors que nous sommes l’institution censée faire respecter la Loi.

Après les rappels à la déontologie de Messieurs MACRON, CASTANER et MORVAN, l’urgence est de faire taire les syndicalistes qui dénoncent les dysfonctionnements plutôt que les auteurs de ces derniers ? Une honte, pour tous les policiers qui voudraient exercer leur métier dignement, sans que leur image soit ternie par une minorité, qui commet des délits, voir des crimes, par exemple en blessant et mutilants des innocents volontairement. Une honte que ce rappel déontologique ne s’adresse à nos donneurs d’ordre, responsable d’organiser ce chaos. Une honte que des moyens urgents soient déployés pour un communiqué, alors que des enquêtes pour mutilation sont bouclées plus vite par Le Monde, que la police des polices.

Pour avoir publié un communiqué, énonçant des faits facilement vérifiables, mais déplaisant à entendre par la direction de la Police Nationale, je passe à l’IGPN. Par contre, les autres syndicats plus complaisants, eux sont libres d’exprimer toutes les horreurs qu’ils veulent.

Un syndicaliste d’Unité-SGP-Force Ouvrière peut déclarer dans une émission de télévision à une heure de grande écoute « Bamboula c’est presque convenable », alors que le racisme est puni par la Loi. D’ailleurs mes « collègues » auteurs de messages racistes à Rouen ne font l’objet de tant de célérité de la part de l’IGPN, alors que dans le racisme tue, y compris dans la Police Nationale. Mais qu’attendre d’un Ministre et d’un Préfet de Police, qui encouragent la discrimination, en écartant un capitaine de police, simplement parce qu’il est musulman ?

Le Syndicat des Commissaires de la Police Nationale (SCPN-UNSA) appel sur Twitter à « supprimer les avocats militants », donc au sens du LAROUSSE, les tuer, aucune enquête IGPN, sur cet appel au meurtre, alors même que le ministre est copie de ce tweet.

Un grand merci à tous de confirmer que ce combat est collectif.

Prochain rendez-vous (communication à venir) le 4 février à 14h00 au Tribunal de Grande Instance de Nanterre, où je passe pour cinq communiqués syndicaux qui ont déplu à Monsieur MORVAN, Directeur Général de la Police Nationale, Madame MONEGER, ex-directrice de l’IGPN et Monsieur CLERRISSI, ex-Directeur des Ressources et Compétences de la Police Nationale (effectivement dans la police nous n’avons pas de direction des ressources humaines et encore moins du personnel).

Source : VIGI MI

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