Val-de-Marne : exécuté par un commando armé

8085708_83e1bac8-865f-11e9-9407-53e8d0a8d95e-1_1000x625Gentilly, allée des Tanneurs, ce lundi soir. Au coeur de la cité Victor-Hugo, un homme de 27 ans a été tué après plusieurs rafales. LP/Denis Courtine

Après plusieurs semaines émaillées de coups de feux dans la cité Victor-Hugo de Gentilly, un homme de 27 ans a été abattu ce lundi vers 22 heures.

Sous la lumière blafarde d’un réverbère, alors que la nuit est déjà tombée sur la cité Victor-Hugo de Gentilly, on ne voit que ce cadavre recouvert d’un drap blanc. Autour du corps, quelques policiers attendent l’arrivée du magistrat du parquet. Une demi-douzaine d’habitants se tiennent à quelques mètres derrière un cordon. Personne ne parle.

Difficile de croire que quelques minutes plus tôt, des rafales ont retenti. Ce lundi vers 22 heures, un homme de 27 ans, atteint de plusieurs balles, s’est effondré allée Fernand-Léger, au coeur de la cité. Malgré l’intervention des pompiers, le décès de la victime, qui serait domiciliée dans les Hauts-de-Seine, a été constaté peu avant 23 heures.

D’après un témoin, deux hommes portant un gilet jaune seraient descendus d’une camionnette blanche avant de faire feu en direction de la victime. « J’ai entendu les coups de feux, souffle un habitant. C’était des rafales, j’ai cru que c’était des pétards ». Selon nos informations, 18 douilles seront retrouvées par les policiers à plusieurs endroits.

Une énième fusillade dans le quartier

Si des riverains ne comprennent pas qu’on vient de tirer à balles réelles dans le quartier, d’autres prennent tout de suite la mesure de la situation. Selon un autre témoin, deux hommes seraient montés sur des motos pour prendre en chasse le véhicule utilitaire où seraient remontés les tireurs. On ne sait pas s’ils l’ont rattrapé.

La piste d’un règlement de comptes est évidemment privilégiée. Le 24 mai dernier, des coups de feux étaient entendus dans le quartier Victor-Hugo. Le 19 mai, allée Fernand-Léger à l’endroit de l’exécution de ce lundi soir, deux douilles et une cartouche de 11,43 mm – du gros calibre – étaient retrouvées par les policiers prévenus une fois encore par des habitants. Aucun blessé n’avait été signalé. Mais quelques jours avant, toujours après des coups de feux, un homme blessé par balle avait été admis en urgence à l’hôpital d’Antony (Hauts-de-Seine).

« C’est simple, quand mon Teckel se met à trembler, c’est qu’il vient d’y avoir une fusillade », résume une riveraine qui confie sa « peur de sortir le soir dans le quartier ». « Pourtant ce n’est pas une cité où il y a beaucoup de problèmes en temps normal, ne comprend pas ce père de famille. Mais là depuis quelques semaines, cela devient franchement inquiétant. Mon fils est même resté confiné dans son école après des tirs il y a quelques semaines. »

«D’habitude ici, il y a un siège où le dealer attend »

Et de mettre à l’index, comme beaucoup d’habitants ce lundi soir, le trafic de drogue dans le quartier. « D’habitude, ici, il y un siège où un dealer attend le client », montre un riverain à l’entrée de l’allée des Tanneurs. « La drogue est cachée dans l’arbre et juste derrière », désigne un autre voisin. L’hypothèse d’une guerre entre deux clans pour l’appropriation du trafic de stupéfiants semble évidente à ce policier. Une hypothèse difficile à étayer faute de preuves, de plaintes ou de témoignages précis.

On ne sait pas non plus si l’exécution de ce lundi soir a un rapport avec la tentative d’homicide menée par un commando armé le 26 avril dernier dans une autre cité de Gentilly, le « 162, rue Gabriel-Péri. Deux hommes, dont l’un avait déjà été victime d’une tentative d’homicide, avaient été blessés.

A Victor-Hugo, en mai 2018, les policiers avaient interpellé huit hommes soupçonnés de vendre de la cocaïne et du cannabis. Quelques mois plus tôt, les enquêteurs avaient mis la main dans le quartier sur 190 g de cocaïne, 8 kg de cannabis, 7 000 € ainsi que trois fusils, un revolver 44 Magnum, deux pistolets automatiques, un silencieux et près de 50 munitions de divers calibres.

Source : Le Parisien

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