Un policier a-t-il porté le tee-shirt d’une unité d’élite de la police militaire brésilienne connue pour sa violence?
FAKE OFF Sur les réseaux sociaux, des internautes accusent un policier en civil d’avoir porté le tee-shirt d’une unité d’élite de la police militaire brésilienne réputée pour sa violence
Le commissariat de police du 12e arrondissement de Paris, le 1er avril 2019 (Photo d’illustration). — Clément Follain / 20 Minutes
- Le 2 août, des manifestants se rendaient devant les locaux de l’Inspection générale de la police, à Paris, pour protester contre les violences policières.
- Un homme, présenté comme un policier en civil, photographié et filmé à cette occasion, se voit reprocher d’avoir porté un tee-shirt reprenant le logo d’une unité d’élite de la police militaire brésilienne à la sulfureuse réputation.
- La préfecture de police de Paris confirme à 20 Minutes qu’il s’agit bien d’un policier et affirme que le port d’un tel symbole n’est pas prohibé.
Provocation délibérée ou simple choix vestimentaire malencontreux ? Sur les réseaux sociaux, le tee-shirt porté par un homme que les internautes présentent comme un policier en service pendant une mobilisation de « gilets jaunes » devant les locaux de l’Inspection générale de la police (IGPN), à Paris, alimente en tout cas un vif débat.
« Quand un des policiers qui protègent l’IGPN pendant l’hommage à Steve porte un tee-shirt de la BOPE, l’unité de choc de la police militaire brésilienne réputée pour tirer à vue, torturer allègrement et recycler des officiers actifs sous la dictature, ça donne le ton », s’indigne par exemple un post Fabebook devenu viral. Un propos illustré avec les photos – réalisées par Nicolas Mercier, de Hors Zone Press – du logo représentant une tête de mort, deux pistolets et un couteau entourés d’un cercle rouge, bien visible sur le torse de l’homme en question.
FAKE OFF
Une vidéo en direct diffusée sur Facebook par le média Radio Tongossa pendant cette mobilisation permet de confirmer sa présence près des locaux de l’IGPN ce jour-là. On l’aperçoit dès le début de la séquence, à proximité de deux policiers en civil qui contrôlent l’identité de certains manifestants à la sortie du métro.
On le retrouve aussi, une vingtaine de minutes plus tard (à partir de 30’38), derrière le cordon de policiers dressé près de l’entrée des locaux de la police des polices – aux côtés notamment d’un homme déjà visible à côté de lui à la sortie du métro. Mains dans les poches, comme sur la photo devenue virale, il observe les manifestants alors qu’ils interpellent les forces de l’ordre.
La mauvaise image du BOPE, elle, remonte à loin. Dès 2005, Amnesty International épinglait dans un rapport les dérives de cette unité créée dans les années 1980 pour lutter contre les trafics de drogue dans les favelas – et aujourd’hui composée de 550 membres. L’ONG citait notamment en exemple l’un des chants entonnés par certains de ses membres pendant un entraînement : « Un bandit de la favela/ça s’élimine pas au balai/ça se nettoie à la grenade/au fusil et à la mitraillette ».
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