Un pas dans la vie civile, l’autre à la gendarmerie

Thibault Champain (à gauche), Éléonore Mauget et Bernard Lièvre, réservistes, viennent appuyer régulièrement les gendarmes de la compagnie d'Ancenis.

Thibault Champain (à gauche), Éléonore Mauget et Bernard Lièvre, réservistes, viennent appuyer régulièrement les gendarmes de la compagnie d’Ancenis. |

Éléonore Mauget, Thibault Champain et Bernard Lièvre comptent parmi les 25 000 réservistes de France. Ils viennent régulièrement épauler les gendarmes d’Ancenis dans leurs missions.

Rencontre

En uniforme, arme à la ceinture. Ce samedi, Éléonore Mauget, Thibault Champain et Bernard Lièvre quittent tous les trois la gendarmerie d’Ancenis à bord d’un fourgon pour une journée de surveillance sur le terrain. Rien ne les distingue des autres militaires. Pourtant, ils ne sont pas gendarmes. Étudiante, demandeur d’emploi et retraité, ils ont cependant un point commun : ils comptent parmi les 25 000 hommes et femmes de la réserve opérationnelle de la gendarmerie que compte la France aujourd’hui. Et viennent grossir les effectifs de la compagnie d’Ancenis en charge de trente communes (87 000 habitants). Forte d’une centaine de militaires, elle accueille en moyenne, chaque jour, six réservistes.

Bleuir le paysage

Un renfort basé sur le volontariat apprécié. « Ils sont engagés principalement dans le cadre de la lutte contre les atteintes aux biens, cambriolages, vols sur véhicule et sur des opérations de contrôle de flux (identités, véhicules). Les réservistes permettent d’augmenter les effectifs journaliers et densifier la présence sur le terrain. On appelle ça bleuir le paysage », explique le commandant de la compagnie d’Ancenis, Cédric Bouet. Et d’ajouter : « La réserve constitue aussi une passerelle avec le monde civil pour expliquer les missions de la gendarmerie. » Qui ne se résument pas aux contrôles routiers et aux procès-verbaux…

« Il y a un versant que les gens ne voient pas, assure Éléonore Mauget. Les gendarmes font beaucoup de secours. » Étudiante en commerce à Nantes, cette habitante de Loireauxence consacre ses week-ends et vacances scolaires à assurer des missions de sécurité. Trois ans déjà qu’elle vient « avec plaisir » appuyer les gendarmes sur le terrain. Bien avant les attentats et l’invitation du ministre de l’Intérieur à venir grossir les rangs de la réserve opérationnelle. « Une réserviste est venue témoignée à la Journée défense et citoyenneté, raconte-t-elle. Cela a été révélateur. »

Après deux semaines de formation, elle a démarré ses premières missions. « Quand j’ai commencé, j’avais pour ambition de devenir gendarme. Après un échec au concours en 2014, j’ai décidé de finir mes études. » Tout en restant réserviste. Trois ans après, la motivation reste intacte. À 21 ans, Eléonore semble conjuguer parfaitement sa vie d’étudiante avec son engagement. Ce qu’elle aime avant tout ? : « Le contact avec la population. Les missions variées. C’est très formateur. Et on se sent utile. »

L’expérience du terrain

Une conviction partagée par Thibault Champain. À 22 ans, le jeune Nortais, actuellement à la recherche d’un emploi, ambitionne depuis « les années lycées » de devenir gendarme. Il a fait le choix d’intégrer la réserve opérationnelle il y a deux ans, après deux années de contrat en tant que gendarme adjoint à Redon (Ille-et-Vilaine). La réserve, c’est aussi pour lui un moyen de garder un « pied dans l’institution ». Lui qui espère décrocher le concours. « J’ai réussi les écrits. J’attends la convocation pour le sport et les oraux. »

En attendant, il remplit ses missions en tant que réserviste. Pour cette journée de surveillance, Thibault et Éléonore sont accompagnés de Bernard Lièvre. Ce « tout jeune gendarme à la retraite »

pensait avoir remisé sa tenue au placard. Loin s’en faut. Depuis deux ans, il a rejoint la réserve active et renoué avec le terrain. Depuis le début de l’année, le Géréonais de 53 ans a consacré quelque 80 jours à la réserve (on peut en faire jusqu’à 150 par an). Et ce dans tout le département, où il retrouve avec plaisirs d’anciens collègues. Comme de jeunes réservistes à l’instar d’Éléonore et Thibault. « Chacun apporte sa pierre à l’édifice, souligne-t-il. Les plus anciens apportent l’expérience du terrain ; les jeunes amènent du dynamisme. »

Source : Ouest-France

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