Un gendarme de réserve addict à la pédopornographie

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© Photo NR

Il prétendait vouloir démanteler les réseaux pédopornographiques. Un prétexte pour masquer un voyeurisme inavoué.

Traqueur de pédophiles ou voyeur invétéré ? Les deux, mon général ! L’affaire jugée lundi après-midi devant le tribunal correctionnel de Tours est pour le moins atypique.
A la barre, un retraité de l’armée de l’air, gendarme de réserve, vivant dans le Bourgueillois. Il comparaît pour consultation, détention, diffusion d’images pédopornographiques. Des centaines de photos et de vidéos parfaitement rangées, triées, classées, cataloguées par dossiers et sous-dossiers.
Un fond documentaire, une véritable bibliothèque que les amateurs de ce passe-temps contre nature et illégal ne cessent d’admirer. On pourrait s’attendre à ce que le détenteur de cette collection fasse profil bas… mais pas du tout !
Sa femme sa belle-fille et ses ex-conquêtes Pendant plus de deux heures, il a soutenu mordicus que c’était pour la bonne cause. Qu’une fois parvenu à l’âge de la retraite, il s’était piqué de démanteler les réseaux de pédopornocrates, en accumulant les preuves avant d’apporter le dossier tout ficelé, à sa hiérarchie.
Le problème, c’est que, mois après mois, année après année, les matériaux accusateurs se sont accumulés sans que le gendarme de réserve ne songe un seul instant à livrer ses preuves ni même à évoquer les résultats de ses « investigations » avec son beau-fils… actuellement à l’école d’officier de la gendarmerie.
« Il n’aurait peut-être pas compris », indique Thierry. C’est possible, de même qu’il n’aurait sans doute pas compris pourquoi l’ancien retraité de l’armée de l’air avait cru devoir mettre en ligne sur cette même plateforme de partage de fichiers, des photos… de sa femme, de sa belle-fille et de ses ex-conquêtes.
L’homme reconnaît un goût ancien pour la pornographie, « une pornographie pépère, un goût que je partageais avec ma première femme ».
C’est une enquête menée à partir de la Suisse par une section spécialisée d’Interpol, qui a permis de le confondre.
Christine Blancher, la présidente, essaie de le mettre face à ses contradictions, de lui faire admettre qu’aucun « pro » ne se serait risqué à mettre en ligne des photos de son entourage.
« J’étais sensibilisé à la pornographie parce qu’entre 1 h et 4 h, quand on faisait du contrôle aérien… il fallait bien s’occuper. » On ose espérer qu’il conservait quand même les yeux sur les écrans de contrôle pour s’assurer de la bonne trajectoire des Boeing !
Le psychiatre ne relève aucun trouble si ce n’est un excès d’ego. C’est peut-être cet égo surdimensionné qui l’a conduit « à commettre une infraction grave sans en être conscient au moment où les faits se sont produits », risque Me Ritouret, son avocat. La présidente du tribunal résume d’une phrase : « Vous avez intellectualisé vos passages à l’acte pour avoir, de vous-même, une image plus présentable. »
Elle n’en suit pas moins les réquisitions du parquet. L’ancien gendarme de réserve (on l’a prié instamment de démissionner quand les faits ont été connus) est condamné à 18 mois de prison avec sursis assorti d’une amende de 3.000 euros.

Source : La Nouvelle République

 

 

 

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