Un beau message plein d’espoir….

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Virginie Jacob  du groupe Facebook COLLECTIF POLICIERS EN COLÈRE -LORRAINE / 57-54-55-88 a partagé avec nous un magnifique texte, plein d’espoir, rédigé par la veuve d’un policier.

Nous avons voulu à  notre tour le partager avec vous :

Bonjour à toutes et tous,
Je suis sur ce groupe depuis le début même si je ne suis revenue qu’en mars après une interruption.
Je m’appelle Hélène, j’ai 41 et je suis veuve de policier. Rien de médiatique dans son décès au début de l’année puisqu’il n’est mort ni en service ni par suicide. Il n’était même pas malade. Non, mon flic d’amour s’est endormi dans la voiture en attendant nos enfants sur le parking de l’école. Il ne s’est jamais réveillé. Il avait 37 ans et est mort de mort subite. Oui comme chez les nourrissons mais en version adulte.
Nous sommes parents de 4 filles dont la dernière est décédée il y a de cela 8 ans.
C’est d’ailleurs l’occasion de vous dire à toutes et tous qu’il n’y a rien de pire (à mes yeux) que de lire R.I.P à l’annonce d’un décès. Soyez « touché » « triste » présentez vos respects, vos condoléances, peu importe mais de grâce ne dites pas R.I.P. Ça n’a pas de sens, c’est impersonnel, c’est blessant.
J’ai vu la « boîte » changée en 17 ans. J’ai vu les mœurs évoluer dans les rangs de la police. J’ai vu ma douce moitié en avoir parfois marre de se battre contre le système et trop souvent aussi contre ses propres collègues devenus si et tellement individualistes. Mais je n’ai jamais vu la flamme s’éteindre;
Être conjoint, famille de flic c’est très particulier, je trouve. Il faut pouvoir encaisser ce qu’ils ont à raconter, tout en devinant ce qu’ils ne racontent pas. Il faut savoir hausser le ton quand ça dépasse la raison et en même temps comprendre qu’ils subissent autant que nous les organisations (ou plutôt les désorganisations) et qu’ils se retrouvent entre les feux croisés de leur hiérarchie et de nous. Il faut souvent savoir mettre sa fierté de côté pour être dans le soutien inconditionnel. Ils nous le rendent plus tard, autrement mais au centuple.
Au décès de mon amour, le plus difficile les 1er temps, ça a été la déconnexion de ce monde policier qui fait partie intégrante de notre vie. Les liens avec les collègues et amis sont toujours présents mais les histoires du soir me manquent, encore aujourd’hui (presque 9 mois plus tard).
Et là aussi je vous mets en garde. Ne promettez pas que vous serez toujours là pour sa femme/son mari. Ne faites pas de promesses que vous ne tiendrez pas. Ça rajoute de la douleur à la douleur. Si vous êtes sûr d’assurer derrière, foncez. Sinon, ne dites rien. Les mots vides de sens sont plus durs à entendre que les silences.
À ce jour, nous nous reconstruisons doucement mais sûrement avec mes filles. Après le passage au rouleau compresseur de l’administration (lié aux démarches suite au décès), nous nous relevons pour faire honneur à sa mémoire. Aucun mot public ne le décrira, mon héro, mais c’était un homme comme on en fait peu.
À toutes celles et ceux qui vivent cette terrible épreuve de vie, ne désespérez pas. On se relève, lentement, difficilement, douloureusement mais on se relève.
Je répète chaque jour à mes filles que la vie est belle simplement parce que nous la vivons pour lui et avec lui.

 

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