Tariq Ramadan : les trois femmes qui ont porté plainte racontent leur quotidien

Insultes, intimidations, menaces, agressions… Les trois femmes, qui ont porté plainte contre Tariq Ramadan, expliquent dans l’hebdomadaire Marianne vivre la peur au ventre.

Tariq Ramadan, ici à Bordeaux en 2016, est incarcéré à Fleury-Mérogis.
Tariq Ramadan, ici à Bordeaux en 2016, est incarcéré à Fleury-Mérogis. (Sipa Press)
Elles se confient sur leur quotidien depuis qu’elles ont porté plainte contre Tariq Ramadan. Et dans l’hebdomadaire Marianne, Henda Ayari, Christelle* et Marie* affirment qu’elles ne pensaient pas que la violence serait telle. « Ça sonne chez moi en pleine nuit, je reçois des appels anonymes tous les jours, de gens qui respirent ou qui rient à l’autre bout du fil », relate Christelle, la deuxième plaignante.  Leurs coordonnées ont été publiées sur les réseaux sociaux. « Je sors désormais avec une casquette, un bonnet, des lunettes de soleil et la tête baissée », explique Henda Ayari, qui avait porté plainte le 20 octobre 2017.

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« Va-t-on attendre qu’on se prenne un coup de couteau? », s’interroge Christelle

Intimidations, menaces et même agressions. Le 24 mars, Marie a été agressée dans son hall d’immeuble, deux hommes casqués l’ont frappée et aspergée d’eau. « T’as de la chance que c’est pas de la pisse. La prochaine fois, ce sera de l’essence », lui auraient-ils lancé. Quelques jours plus tôt, alors qu’elle accompagnait l’un de ses enfants à l’école, une voiture s’était arrêtée à sa hauteur : « Tu vas voir ta gueule, fais attention à tes enfants. » Une plainte a été déposée pour violences volontaires. « Va-t-on attendre qu’on se prenne un coup de couteau? », s’interroge Christelle.

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Les trois plaignantes se sentent isolées, certaines ont vu leurs relations familiales se détériorées considérablement. Deux d’entre elles – Marie et Henda Ayari – ont même envisagé un temps de retirer leur plainte. Mais elles iront au bout. Le réconfort, elles disent l’avoir trouvé notamment sur les réseaux sociaux, même si les insultes y sont aussi quotidiennes. « Ce sont les anonymes qui me soutiennent. S’ils n’avaient pas été là, je n’aurais pas tenu le coup », estime Henda Ayari, qui dit qu’un homme lui a « craché au visage » alors qu’elle tentait de se rendre au rassemblement en hommage à Mireille Knoll la semaine dernière.

Tariq Ramadan, 55 ans, est incarcéré en France depuis sa mise en examen pour viols en février, dans l’enquête ouverte après les plaintes de deux femmes fin octobre. L’islamologue conteste les faits.

Source : Le JDD

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