Sauver les brigades de gendarmerie : le nouveau credo des villages de Dordogne

Face au projet de fermeture de brigades, les élus des communes concernées annoncent pétition et manifestation

Sauver les brigades de gendarmerie : le nouveau credo des villages de Dordogne
Philippe Ducène, maire de Sainte-Alvère, a adressé hier une lettre ouverte à l’attention de Germinal Peiro. ©
Photo archives Arnaud Loth

En Dordogne, les maires des communes impactées par le projet de redéploiement des gendarmeries ne décolèrent pas. Celui de Sainte-Alvère a diffusé hier une lettre ouverte à Germinal Peiro.

Dans celle-ci, Philippe Ducène reproche au président du Département son absence de désapprobation : « Par votre inaction face à cette mesure grave et (…) votre appui à sa mise en œuvre, vous soutenez donc une étape de plus dans la désertification de nos campagnes, au moment où notre pays est en guerre contre le terrorisme, où les apprentis djihadistes peuvent se cacher n’importe où et où la sécurité préoccupe nos concitoyens », écrit-il.

 Affirmation « démagogique » et volonté d’« attis[er] inutilement les peurs », balayait mercredi soir Germinal Peiro, rappellant qu’il s’est inquiété du plan auprès du ministre, et estime qu’il est « faux d’indiquer que l’État se désengage ». D’ailleurs, le projet n’est pas si nouveau puisqu’il a été validé par l’ancien préfet Jacques Billant et confirmé par son successeur, Christophe Bay.

Redéploiement

Ce redéploiement vise à fermer la petite brigade de Sainte-Alvère où travaillent quatre gendarmes pour regrouper les effectifs à Lalinde. Cette réorganisation doit également s’observer un peu plus en amont de la Dordogne : il s’agit de fermer les locaux de Monpazier et du Buisson-de-Cadouin pour rassembler les militaires sur la brigade de Beaumont-du-Périgord.

Le colonel Antoine Bréart de Boisanger, patron du groupement départemental de gendarmerie, est allé à la rencontre des élus pour insister sur le fait que les effectifs ne seraient en rien entamés, les territoires en rien abandonnés et qu’il s’agissait là de défendre une logique d’optimisation : passer moins de temps sur les routes à se rendre d’une brigade à l’autre afin de former les équipes pour le passer à patrouiller.

Manifestation le 17 août

Manifestement, rien n’y a fait. « Fermer, entre autre, le chef-lieu de brigade du Buisson paraît irréaliste », s’insurge le premier magistrat de la commune, Jean-Marc Gouin. « Nous représentons la deuxième densité de population après Lalinde et la plus importante de la communauté de brigade actuelle. »

Une pétition a été mise en ligne sur le site Change.org. Une manifestation est annoncée lundi 17 août, à 11 heures, devant la gendarmerie de Sainte-Alvère. Le préfet devrait recevoir dans les prochains jours un courrier des frondeurs dans lequel ils détricotent les arguments avancés justifiant ce projet.

Source et Courriers : Sud Ouest

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *