Rixe à Pavie : des plaintes déposées à la gendarmerie
La rixe qui s’est déroulée à presque 6 heures du matin, dimanche 19 février, devant la discothèque de Pavie, alimente depuis les conversations de café et les commentaires sur Internet. Bandes rivales, dizaines de blessés… La gendarmerie tente d’élucider l’affaire, en convoquant des témoins. La plupart des plaintes, peu nombreuses, n’ont été déposées qu’en milieu de semaine.
«Il y avait beaucoup de clientèle inhabituelle, ce soir-là, à cause de la fermeture de la Paillote, explique la gérante du Charleston II, Francine Bétous. Des jeunes, qui boivent beaucoup, et qui ont plus de bec». Elle avait prévu le coup et enlevé tout ce qui pouvait servir de projectile…
«Il y a eu une petite bousculade dans la boîte. La copine de ce jeune homme (Jérôme, un témoin cité par nos confrères de HitFM, Ndlr) a-t-elle vraiment eu un problème avec des jeunes originaires de pays de l’Est ? Je ne sais pas, je n’ai pas vu la scène, mais il y avait assez de monde pour qu’ils soient allés voir ailleurs si elle les avait envoyés balader !» Un autre témoin, la propriétaire des lieux, affirme qu’«on n’entendait qu’elle dans la boîte, elle criait : «Arrête, arrête, n’oublie pas que tu es en sursis !» avant que l’incident n’éclate.» La gérante, elle, décrit les deux portiers qui raccompagnent «les jeunes de l’Est» jusqu’à leurs voitures. «Je gardais la porte. Ce jeune homme m’a alors violemment poussée, pour sortir en même temps que d’autres clients, qu’il a également bousculé. Il était indemne jusque-là…» Jérôme, un Gersois de 34 ans, maintient de son côté qu’il a été roué de coups à l’intérieur de l’établissement, qu’il est sorti pour voir où se trouvaient son amie et des proches, et empêcher que ses agresseurs ne prennent le large avant l’arrivée de la gendarmerie. Il réfute tout sursis en cours — «Je tombe des nues !» — tout comme il rejette tout geste brutal à l’encontre de la gérante, même s’il reconnaît qu’elle lui a dit de ne pas sortir.
À l’extérieur, un engagement bref et violent se déclenche. «Les videurs faisaient face aux quatre qui m’avaient agressé, explique Jérôme. Ils nous ont dit de partir chacun de notre côté mais je voulais qu’ils restent jusqu’à l’arrivée des gendarmes. Un de mes amis était dans la boîte avec des copains à lui. Ils sont sortis sur le parking. Tout a dégénéré.» Les portiers gazent les pugilistes. Dans la bagarre qui s’ensuit, Jérôme récolte de nombreux hématomes, des plaies aux bras, au front, qui lui valent 15 jours d’ITT. Il affirme avoir été frappé avec des barres de fer. Les premiers sortis, en voyant débouler le jeune homme, ont appelé du renfort — deux voitures qui arrivent en quelques minutes — et les coups pleuvent, avec des objets tirés des coffres. «Quand on est ressorti à l’arrivée des gendarmes, on a fait entrer les blessés, dont trois saignaient de la tête», précise la gérante du Charleston II.
Sept blessés, en plus de la gérante qui souffre d’une déchirure musculaire, sont arrivés aux urgences d’Auch, pris en charge par les pompiers, pour des blessures ou des contusions sans gravité. La gendarmerie, qui mène une enquête où les témoignages abondent et nécessitent de longues auditions, se veut rassurante, évoquant «une bagarre classique, comme il en arrive souvent à la sortie des boîtes de nuit, sur fond d’alcoolémie avancée».
Source : La Dépêche
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