Raid et GIGN : qu’est-ce que c’est ?

Les groupes d’intervention d’élite travaillent ensemble pour arrêter les suspects de l’attentat de « Charlie Hebdo ». Une première.

A gauche, un membre du GIGN, à droite du Raid. (Sipa)

A gauche, un membre du GIGN, à droite du Raid. (Sipa)

La traque des auteurs de l’attentat contre Charlie Hebdo mobilise pour la première fois le Raid et le GIGN simultanément. Quelle différence entre ces deux corps d’élite ?

Le Raid

Ce sont les initiales de Recherche, assistance, intervention, dissuasion. Il s’agit d’une unité d’élite de la police nationale basée à Bièvres, dans l’Essonne. Il compte environ 170 membres, divisés en groupes d’intervention. Il dépend de la Direction générale de la Police nationale, et n’intervient que sur ordre du directeur. Il dispose aussi de GIPN, Groupes d’Intervention de la Police Nationale, unités d’élite de la police à vocation régionale.

Les membres du Raid sont cagoulés lors des interventions et équipés d’armes très sophistiquées. Ses membres sont particulièrement compétents pour intervenir dans 21 départements autour de Paris, mais aussi sur l’ensemble du territoire, en renfort, lors de faits graves. Ses missions vont du contre-terrorisme à la protection des personnalités à l’étranger, en passant par les prises d’otages et les filatures.

Le Raid a été créé en 1985 par deux célèbres superflics, Ange Mancini et Robert Broussard, afin de lutter contre le grand banditisme et le terrorisme. A son actif, de nombreux faits d’armes. En 1985, il a arrêté les chefs historiques d’Action directe. En 1993, il a mis fin à la prise d’otage de l’école maternelle de Neuilly. En 2003, le Raid a aussi arrêté Yvan Colonna, – condamné pour l’assassinat du préfet Erignac. La dernière intervention qui a marqué les esprits : en 2012, à Toulouse, les policiers du Raid ont tenté de neutraliser Mohammed Merah, l’auteur du meurtre de sept personnes, retranché dans un appartement. L’opération a abouti à sa mort. La devise du Raid : « servir sans faillir ».

Le GIGN

Ce sont les initiales de Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale. Il s’agit d’une unité d’élite de l’armée aéroportée, implantée à Versailles, dans les Yvelines. Il compte environ 380 membres, divisés en forces (intervention, protection, observation et recherche, appui opérationnel et formation). Ces supergendarmes sont parfois très spécialisés, puisqu’il y a des plongeurs, des négociateurs, des maîtres-chiens, etc. Ils sont cagoulés et très équipés.

Le GIGN lutte également contre le grand banditisme, le terrorisme, assure la sécurité de personnalités à l’étranger. Il intervient aussi bien en milieu urbain que rural. Il peut aussi être mobilisé pour des situations lourdes, comme des attaques nucléaires ou chimiques, des détournements de navires et d’avions, etc.

Le GIGN a été créé en 1974. A cette époque, l’Unité se nomme ECRI (Equipe Commando Régionale d’Intervention). Il s’agit de pouvoir répondre à des situations telles que la prise d’otage des Jeux Olympiques de Munich en 1972, mais aussi le détournement d’un avion à Orly par Jean Kay et de la prise d’otages à la centrale pénitentiaire de Clairvaux (Aube) en 1971.

Lui aussi compte de nombreux faits d’armes à son actif. en 1997, il est notamment intervenu lors de la prise d’otage des passagers d’un avion à l’aéroport d’Orly (Paris). En 1994, à l’aéroport de Marignane (Marseille), il a libéré les passagers du vol Air France détourné par le Groupe islamique armé, lors d’une action particulièrement spectaculaire. En 1995, il a traqué le terroriste Khaled Kelkal. La devise du GIGN : « s’engager pour la vie ».

Source : Nouvel Obs

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