Patrimoine incendié. La résurrection bretonne

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À Rennes, le parlement de Bretagne ravagé par un incendie dans la nuit du 4 au 5 février 1994. (Photo Pascal Allée)

La cathédrale de Nantes, le parlement de Bretagne à Rennes, l’église de Saint-Thégonnec… Le patrimoine breton a souvent été ravagé par les flammes, avant de renaître de ses cendres, grâce, notamment, à la mobilisation des Bretons. Cinq exemples qui ont marqué cette renaissance bretonne.

Cathédrale de Nantes : le 28 janvier 1972. Dans l’après-midi, du 28 janvier 1972, les flammes rongent le toit de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, à Nantes. Commande d’Anne de Bretagne, l’édifice fait partie du paysage nantais depuis le début de sa construction au XVe siècle et qui se terminera seulement au XVIe siècle. L’incendie a pour origine des travaux de couverture. Le feu a été accidentellement déclenché par le chalumeau d’un ouvrier. À l’époque, les échelles des pompiers ne sont pas assez grandes pour intervenir sur le sommet de la cathédrale. La charpente de l’édifice ne résiste pas à l’incendie. Les réparations coûteront 6 millions de francs (915 000 €). La cathédrale fut rouverte au public en 1975.

La cathédrale de Nantes fut une commande d’Anne de Bretagne. (Photo David Cormier)

Parlement de Bretagne : le 5 février 1994. Construit au XVIIe siècle au cœur de Rennes, ce bâtiment a abrité le Parlement de Bretagne jusqu’à sa dissolution, lors de la Révolution française, en 1790. L’édifice a ensuite hébergé la cour d’appel de Rennes en 1804. Le 5 février 1994, le site est ravagé par des flammes à la suite d’une manifestation de pêcheurs. Les débris d’une vingtaine de fusées de détresse seront retrouvés dans les décombres du toit… Toute la Bretagne (élus, acteurs économiques, artistes…) s’est alors mobilisée pour que le Parlement renaisse de ses cendres. D’un montant de 35 millions d’euros, les travaux de restauration à l’identique débuteront en 1996 et dureront trois ans. Aujourd’hui, la Cour d’Appel de Bretagne et la Cour d’assises d’Ille-et-Vilaine siègent dans le Parlement.

Le Parlement de Bretagne au lendemain de l?incendie.
Le Parlement de Bretagne au lendemain de l’incendie. (Photo Pascal Allée)
Le Parlement à l’issue du chantier de restauration. (Photo Erwan Miloux)

 

Manufacture des tabacs de Morlaix : le 19 octobre 1995
. Site emblématique de la commune de Morlaix, l’ancienne manufacture trône le long du port de plaisance. Bâtie en 1740 par Jacques-François Blondel, l’architecte du roi Louis XV, la manufacture des tabacs a employé jusqu’à 1 800 personnes. Le 19 octobre 1995, l’établissement, qui ne compte plus que 185 employés, subit un important incendie qui s’est déclenché à un endroit où des ouvriers effectuaient des travaux. Le personnel de la Manu, leurs proches et la population relèveront leurs manches pour relancer l’outil de production. Le site industriel s’arrêtera finalement de fonctionner en 2004. La chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Morlaix se portera acquéreur des 31 000 m² de l’espace qui abrite aujourd’hui un pôle universitaire, le siège de Morlaix communauté, une maison d’édition… et bientôt un espace des sciences et un pôle culturel.

La manu proie des flammes.
La manu proie des flammes. (Photo Claude Prigent)
Les pompiers luttent contre l?incendie de la Manu.
Les pompiers luttent contre l’incendie de la Manu. (Photo Claude Prigent)
L?ancienne manufacture des tabacs aujourd?hui.
L’ancienne manufacture des tabacs aujourd’hui. (Photo Claude Prigent)

Église de Saint-Thégonnec : le 8 juin 1998. À Saint-Thégonnec, près de Morlaix, un violent incendie a détruit partiellement l’église du XVIe siècle de la commune, le 8 juin 1998. Jouant avec son pistolet à eau pour éteindre des cierges, un enfant est malencontreusement à l’origine du sinistre. Les élus de cette commune de 2 500 âmes avec leur maire en tête, Yvon Abiven, ont dû batailler ferme pendant trois ans avant que les travaux ne démarrent. 5 millions d’euros seront alors investis dans des travaux qui vont durer quatre ans. L’édifice retrouvera son éclat d’origine, sept ans après l’incendie.

À Saint-Thégonnec, sept ans auront été nécessaires pour que l’édifice retrouve son éclat d’origine. (Photo Claude Prigent)
5 millions d’euros auront été investis pour restaurer l’église de Saint-Thégonnec. (Photo Claude Prigent)
L’église de Trémel : le 21 juin 2016. C’est un violent incendie, sans doute d’origine accidentelle, qui, le 21 juin 2016, a dévasté l’église de la cité costarmoricaine de Trémel (431 habitants), un joyau du XVIe siècle et l’un des symboles du patrimoine religieux du Trégor. Là, aussi, la mobilisation s’est mise en place pour que l’édifice retrouve son lustre d’antan. Le chantier de 4 millions d’euros sera pris en charge à 95 % par les assurances. Le reste proviendra des dons d’autres communes (35 000 €), de particuliers (60 000 €)… Le début des travaux est annoncé pour l’été prochain.
L’église de Trémel en feu. (Photo DR)
À Trémel, ce joyau du XVIe siècle a été ravagé par les flammes. (Photo Benoît Tréhorel)

Source : Le Télégramme

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