Pas compétent, pas courageux : le sondage qui « dézingue » Christophe Castaner

imageL’audition du ministre par les sénateurs et les députés n’a pas restauré la confiance en lui. EPA / IAN LANGSDON

L’image du ministre de l’Intérieur dans l’opinion est désastreuse. Pire, les Français n’ont pas confiance en lui pour les défendre contre le terrorisme. C’est le résultat de l’étude Odoxa-Dentsu consulting publiée ce jeudi soir.

« L’attaque à la Préfecture de Police a abîmé la confiance des Français dans les institutions censées les protéger et a terminé de détruire leur image du ministre de l’Intérieur. » C’est le résumé en quelques mots que formule le sondeur Odoxa-Dentsu consulting, à la suite de l’enquête menée ces derniers jours pour Le Figaro et franceinfo. Et il est lourd de menaces pour Christophe Castaner.

La confiance en les forces de sécurité s’est érodée

Réalisée auprès de 1005 adultes interrogés mercredi et jeudi, l’enquête révèle que cette affaire a abîmé l’image de la police, de l’armée et des services de renseignement, en recul de 5 et 7 points. En poignardant à mort quatre personnes jeudi 3 octobre et en blessant grièvement une quatrième, Mickaël Harpon a par ses actes « sérieusement entamé la confiance générale de nos concitoyens à l’égard des acteurs en charge de les protéger », observe Odoxa.

La confiance en les forces de sécurité est en recul.
La confiance en les forces de sécurité est en recul. – Odoxa-Dentsu consulting

Deux raisons au moins à cela. Parce que Mickaël Harpon était lui-même membre des forces de l’ordre, fut-il administratif, et que la « trahison » est venue de l’intérieur. Parce que les forces de sécurité n’ont pas été en mesure d’anticiper cette menace, alors que des signaux d’alerte étaient apparus. Les Français font désormais confiance à leurs services de renseignement à hauteur de 69%, contre 77% en juillet 2018. Les indices restent hauts pour la police et la gendarmerie (78%), comme pour l’armée (82%), malgré tout.

Sept Français sur dix hostiles au ministre de l’Intérieur

Les Français estiment à une très large majorité, 73 %, que le cas de Mickaël Harpon au sein des forces de sécurité n’est pas isolé. « Que d’autres services de police et de renseignement en France sont aussi probablement concernés. » Il a nourri une défiance déjà bien réelle à l’égard des institutions, dont les politiques étaient la cible mais qui là s’ancre quel que soit l’âge, le sexe, le milieu social ou même l’orientation partisane des personnes interrogées, écrit le sondeur dans sa synthèse.

Le ministre a commis une faute, jugent les sondés, en s'exprimant rapidement après l'attaque.
Le ministre a commis une faute, jugent les sondés, en s’exprimant rapidement après l’attaque. – Odoxa-Dentsu consulting

Le ministre de l’Intérieur est lui au-delà de la défiance. « 7 Français sur 10 (70% vs 29%) ne font pas confiance à Christophe Castaner pour lutter contre le terrorisme. » Quant à sa communication sur l’attentat, l’analyse du cabinet la fait ressortir comme « absolument calamiteuse » dans l’esprit des Français. Le ministre est jugé « maladroit », « sans autorité », ni « courageux », ni « compétent » ni « rassurant » par 2 Français sur 3.

Une litanie de qualificatifs négatifs pour Castaner

De l’aveu d’Odoxa-Dentsu consulting, ces jugements sont les plus mauvais que le sondeur a jamais recueillis pour un homme politique. « Castaner établit un record » et souffre de la comparaison avec ses deux prédécesseurs place Beauvau, Gérard Collomb et Bernard Cazeneuve.

Les Français ne prêtent plus beaucoup de qualités à Christophe Castaner, dans leur grande majorité.
Les Français ne prêtent plus beaucoup de qualités à Christophe Castaner, dans leur grande majorité. – Odoxa-Dentsu consulting

Le fait que son image soit un peu moins désastreuse chez les sympathisants LREM, auprès desquels il conserve une majorité d’opinions favorables, suffira-t-il à le préserver de la chute ? La cote d’Emmanuel Macron n’est pas extraordinaire elle-même et il n’est pas sûr que le départ de son flic en chef la boosterait. En revanche, peut-il se permettre de laisser ses concitoyens très longtemps avec le sentiment d’être mal défendus, mal protégés par la politique sécuritaire que son ministre et donc lui-même incarnent ?

Source : Midi Libre

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