Paris : des erreurs à l’origine du décès d’une policière de la fluviale ?

7681929_f5d5541e-47e5-11e8-a90e-c6c5cfc6a651-1_1000x625Une série de dysfonctionnements pourraient avoir mené au décès de la jeune policière de la brigade fluviale, au mois de janvier dernier. (Illustration) LP/O.B.

Trois mois après la noyade d’une policière de la brigade fluviale dans la Seine, alors en crue, l’hypothèse d’erreurs en série est évoquée.

Le tragique décès d’une policière de la brigade fluviale de Paris, au mois de janvier dernier, a-t-elle été causée par des dysfonctionnements en série, comme le révèle le Canard enchaîné ?

Amandine, une jeune Niçoise de 27 ans, venait de réaliser son rêve : intégrer la prestigieuse brigade fluviale. Habilitée à la plongée sous-marine depuis trois semaines seulement, sa très courte carrière s’est tragiquement achevée, dans les eaux sombres de la Seine en crue, le 5 janvier, près de l’île de la Cité (IVe).

Ce jour-là, en dépit des circonstances particulièrement périlleuses, la supérieure de la jeune femme décide de la tenue d’un exercice sur le fleuve : reliée à une « ligne de vie », un filin de sécurité, Amandine plonge, en fin de matinée, bouteille au dos, munie de sa ceinture de plomb. Et coule dans les eaux déchaînées. Son corps n’a jamais été retrouvé.

Malheureux accident ? Fautes caractérisées ? Le mystère n’a toujours pas été levé. Mais le parquet de Paris a ouvert au mois de février une enquête pour homicide involontaire et la famille de la jeune fille a déposé une plainte avec constitution de partie civile.

Des documents «accablants»

L’Unsa Police, dont Amandine était adhérente, s’est ému le premier, au lendemain du drame, de la légèreté avec laquelle l’exercice avait été organisé, et a promis de ne « rien lâcher ». Depuis, le syndicat a pu consulter des documents, qu’il estime « accablants » : « La ligne de vie de la plongeuse a été lâchée au mépris du protocole, qui veut qu’auparavant, elle se soit délestée de sa bouteille d’air, de sa ceinture de plomb et ait gonflé son gilet, pour pouvoir se laisser dériver. Amandine a été livrée à la Seine avec un équipement d’une quarantaine de kilos, et elle n’est pas parvenue à gonfler son gilet. Amandine a coulé à pic », confirme au Parisien Nicolas Pucheu, secrétaire départemental adjoint de l’Unsa. « Quant à son collègue, resté dans l’embarcation, et censé lui porter secours, il n’était pas équipé de sa bouteille d’air : lorsqu’il a plongé pour lui venir en aide, il s’est trouvé en difficulté, dans des eaux démontées et des conditions exécrables. Il a dû regagner le bateau… ».

L’Unsa met également en cause la préfecture de police, qui aurait refusé le soutien proposé par l’unité d’élite du Raid pour tenter de localiser le corps d’Amandine. « Question de susceptibilité », suppose le syndicat. Tandis que les jours suivants, alors que les recherches ont dû être interrompues à cause de la crue, d’autres exercices auraient été organisés sur la Seine. « Au-dessus du corps de notre collègue introuvable. C’est indécent », poursuit encore l’Unsa.

Citée par le Canard enchaîné, la famille d’Amandine déplore qu’on lui ait caché la vérité. « A aucun moment, affirme sa mère à l’hebdomadaire, la préfecture ne nous a dit qu’une erreur avait été commise, c’est pourquoi je me suis portée partie civile ».

Contactée ce mardi soir, la préfecture de police ne souhaite pas commenter tant que l’enquête est en cours.

Source : Le Parisien

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