Orne. « Ici, ils sont des motards, pas des gendarmes »

20c0a3d53c71f2f412386a53970ea983-orne-ici-ils-sont-des-motards-pas-des-gendarmes_7La plupart des motards considèrent cette journée de conseils intensifs comme une « piqûre de rappel » de nature à les « rassurer » sur leur pratique. | OUEST-FRANCE

Ce dimanche 26 mai, plus de 80 motards ornais et des départements limitrophes ont participé à la journée moto de l’escadron départemental de sécurité routière, à Argentan. La deuxième du genre.

Une agitation peu ordinaire animait, en ce dimanche matin, la cour de la gendarmerie mobile d’Argentan. Des dizaines de motos y étaient stationnées, non loin d’un intrigant parcours semé de cônes orange et blanc. Pour la deuxième édition de sa « journée moto », l’escadron départemental de sécurité

routière et son commandant, le capitaine Stéphane Lourdais, ont pris en charge 84 motards. « Un tiers d’entre eux y avait déjà participé l’an passé, tous les autres sont des nouveaux venus, estime le capitaine. Ils viennent de toute l’Orne mais aussi du Calvados, de la Sarthe, de la Mayenne… »

Les gendarmes ont escorté de petits groupes de motards sur des parcours de 80 km pour concrétiser leurs conseils. | OUEST-FRANCE

Des départements où l’initiative est également proposée, preuve d’un engouement des motards pour cette journée entrant dans le plan d’action préfectoral pour la sécurité routière.

Sous bonne escorte

Pourtant, le programme avait de quoi intimider : « Les motards passent par un parcours de maniabilité similaire à celui utilisé pour la formation des motocyclistes de la gendarmerie, à Fontainebleau, commence Stéphane Lourdais. Puis, ils suivent un atelier portant sur la trajectoire de sécurité : en amont de cette journée, nous avons filmé nos motards avec un drone pour montrer ce qu’il faut ou ne faut pas faire. »

La plupart des motards considèrent cette journée de conseils intensifs comme une « piqûre de rappel » de nature à les « rassurer » sur leur pratique. | OUEST-FRANCE
Les participants ont aussi été dirigés vers des stands de sensibilisation au port d’équipements de sécurité ou aux gestes de premier secours. En matinée, les motards, par groupes de 3 ou 4 escortés d’un gendarme, ont pu appliquer ces conseils au fil d’un parcours routier. De même, l’après-midi, sur 80 km, avec des arrêts réguliers pour analyser les trajectoires de chacun.
Les motards ont été sensibilisés aux équipements permettant d’atténuer les chocs ainsi qu’aux gestes de premier secours. | OUEST-FRANCE
De quoi stresser les pilotes ainsi scrutés ? Pas vraiment, si l’on en croit Isabelle, une Alençonnaise qui détient le permis moto depuis deux ans et savait à quoi s’attendre : « J’ai déjà participé à cette journée l’an dernier. Cela me rassure sur ce que je sais faire… »

Pilotes et charlots

D’ailleurs, les participants s’accordent sur un point : le képi, ce jour-là, a totalement disparu sous le casque. « On nous l’a dit en arrivant, ici, ils sont avant tout des motards, pas des gendarmes, apprécie Eric. C’est bien de les voir autrement que par l’aspect répressif… » Lui est revenu marqué, la semaine précédente, au retour du Grand Prix du Mans. Il a été témoin de l’accident au cours duquel un motard ornais à perdu la vie, à Saint-Saturnin. Alors, les équipements de sécurité qu’on lui a présentés l’intéressent au plus haut point. Tout en lui arrachant un soupir : « On serait tous prêts à en porter un, d’airbag. Le souci, c’est le prix… »

84 motards ont participé, ce dimanche 26 mai, à la journée moto proposée par l’escadron départemental de sécurité routière, à Argentan. | OUEST-FRANCE

Bruno, qui descend de moto à l’issue du parcours de maniabilité, détend l’atmosphère soudain assombrie : « En tout cas, c’est une bonne piqûre de rappel que cette journée. Moi, ça fait trente-cinq ans que j’ai le permis… Mais eux, les gendarmes, c’est ce qu’on appelle des pilotes ! Nous à côté, on est des charlots… »

Un logiciel de simulation a permis de confronter les participants à des situations complexes. | OUEST-FRANCE

Le capitaine Lourdais envisage déjà la reconduction de l’événement, en 2020. « Si on peut corriger certaines faiblesses, faire progresser les motards dans la maîtrise de leur engin, c’est autant de pilotes que, peut-être on ne retrouvera pas dans le fossé, assène-t-il. Et cette journée prend tout son sens avec le retour des beaux jours, quand les motards recommencent à sortir. » Sur les routes de l’Orne, entre janvier et mai, 4 motards ont déjà perdu la vie dans un accident.

Les motards venaient de toute l’Orne. C’est la deuxième fois qu’une telle journée moto est organisée dans l’Orne, sous cette forme. | OUEST-FRANCE
Source : Ouest-France

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