Oise : il avait pris des risques fous pour échapper aux gendarmes

« Vous auriez choisi de vous arrêter, vous auriez juste perdu votre permis… » Maître Arnaud Ledru a beau défendre Johny Heugebaert — qui comparaît ce lundi devant le tribunal correctionnel de Beauvais —, il peine à expliquer l’attitude de son client, samedi soir sur les routes de l’Oise. Un refus d’obtempérer qui s’est transformé en course-poursuite, puis en opération d’envergure pour les gendarmes, obligés d’intervenir en nombre dans un camp de membres de la communauté des gens du voyage à Balagny-sur-Thérain.

Ce jour-là, vers 19 heures, les motards de la gendarmerie organisent un contrôle à Bailleul-sur-Thérain. Ils repèrent un utilitaire blanc et tente de le contrôler. Au volant, Johny Heugebaert, ivre, tente de prendre la fuite. Le début d’une insensée course-poursuite. « Vous avez roulé à vive allure, grillé des feux et des stops, dépassé des véhicules qui étaient forcés à s’arrêter pour éviter la collision », liste la présidente. A Mouy, il percutera même un véhicule arrivant en face. Dépassé par les gendarmes, il emboutit l’arrière de la voiture sérigraphiée, termine sa course dans un champ, puis heurte une nouvelle voiture de gendarmerie. Arrivé à Balagny-sur-Thérain, Johny Heugebaert tente alors de rentrer dans le camp de gens du voyage, avant d’être retenu par un gendarme qui parvient à le menotter.

C’est à ce moment-là que Steven C. sort du camp. Pour dégager son demi-frère, il frappe le gendarme au thorax, à deux reprises. Johny Heugebaert prend la fuite. Pas assez nombreux, les gendarmes appellent des renforts qui investissent le camp vers 21 heures afin d’interpeller Johny Heugebaert et Steven C. Ce lundi, les deux hommes assurent « ne se souvenir de rien. On avait bu. » Agaçant pour le procureur, qui demande de la prison ferme, estimant qu’il « n’y a pas de marge de manœuvre avec ce type de personnes prêtes à tout pour ne pas assumer leurs responsabilités ». Steven C. évite toutefois l’incarcération, et hérite de 8 mois de prison, dont 4 avec sursis. Johny Heugebaert, lui, écope de deux ans de prison, dont un ferme.