NFO JDD. Tariq Ramadan visé par une nouvelle plainte, pour viol en réunion

Le parquet de Paris a délivré fin juillet un réquisitoire supplétif pour « viol commis en réunion » et « menace ou acte d’intimidation ». Tariq Ramadan est cette fois accusé par une femme d’un cinquantaine d’années, journaliste radio au moment des faits en 2014.

INFO-JDD.-Tariq-Ramadan-vise-par-une-nouvelle-plainte-pour-viol-en-reunionUne femme, journaliste radio au moment des faits, accuse Tariq Ramadan de viol en réunion lors d’une interview en 2014. (Sipa)

« M. Tariq Ramadan m’avait contactée sur Facebook courant 2013 au prétexte que nous avions des amis en commun… » Ainsi commence la plainte, en date du 31 mai 2019, que le JDD a pu parcourir. Elle a été déposée par une femme, aujourd’hui âgée d’une cinquantaine d’années, qui travaillait alors comme journaliste radio. « Il n’y avait aucun acte de séduction de ma part », souligne-t-elle avant de relater le rendez-vous du 23 mai 2014 – l’heure n’est pas précisée – à l’hôtel Sofitel de Lyon, dans la perspective de réaliser une interview : « Il m’avait dit qu’il répondrait à tous les sujets sans retenue. »

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La rencontre se passe dans la chambre, en présence d' »une personne de son staff ». « Nous avons commencé à discuter puis c’est allé très vite, c’était d’une violence inouïe », raconte la plaignante. Elle détaille ensuite plusieurs faits de viol. L' »ami » de Tariq Ramadan aurait pris part à l’un d’entre eux, selon son récit.

La visite de deux hommes après un message de Ramadan

À ses menaces de déposer plainte, Tariq ­Ramadan aurait ­répondu : « Tu ne sais pas à quel point je suis puissant. » Avant de changer d’attitude. Il lui aurait alors dit qu’elle lui « plaisait vraiment », lui aurait proposé de se revoir et même de faire cette ­interview, pour finalement accepter de la laisser partir…

Nous avons commencé à discuter puis c’est allé très vite, c’était d’une violence inouïe

« Quand je suis arrivée à la porte, il m’a embrassée », précise la plaignante, qui estime à deux heures le temps passé dans la chambre ­d’hôtel. En quelques lignes, elle résume ensuite les conséquences de cette rencontre : déménagement, divorce, dépression, tentative de suicide…

La plainte relate enfin un épisode plus récent. Un message de Tariq Ramadan reçu via ­Messenger le 28 janvier 2019 à 7h14 : « J’ai une proposition à vous faire. Sur le plan professionnel. Vous avez toujours le même numéro de téléphone? » Elle ne répond pas mais dit avoir reçu, le lendemain vers 19h30, la visite de deux hommes « de type arabe » : « Ils m’ont dit que Tariq Ramadan avait essayé de me joindre et que si j’avais des idées mal intentionnées, ils pouvaient arranger ça… » Des gendarmes, sollicités par l’intermédiaire de son ex-mari, « sont arrivés deux heures après pour faire des prélèvements d’ADN et ­d’empreintes digitales », précise-t-elle.

Mis en examen pour deux viols

Fin juillet, le parquet de Paris a délivré aux juges d’instruction un réquisitoire supplétif sur le soupçon de « viol commis en réunion » et « menace ou acte d’intimidation ». Sollicités par le JDD, Mes Philippe Soussi et ­Francis ­Szpiner, les avocats de la nouvelle accusatrice, n’ont pas donné suite.

Ramadan est mis en examen ­depuis le 2 février 2018 pour deux viols, dont un sur personne vulnérable. Ils auraient été commis le 9 octobre 2009 à Lyon sur une femme surnommée ­Christelle et, au printemps 2012 à Paris, sur une ancienne salafiste, Henda Ayari.

S’il conteste toute accusation de viol, Tariq Ramadan a reconnu, en octobre 2018, une relation sexuelle consentie avec chacune des deux plaignantes, dont les déclarations ont parfois fluctué. Son avocat, ­Emmanuel Marsigny, n’a pas ­souhaité « à ce stade » réagir à cette nouvelle offensive.

Source : Le JDD

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