Mort de Zineb Redouane: « suspicions » envers les juges, l’enquête dépaysée

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Le procureur a accepté de dépayser l’enquête sur la mort de Zineb Redouane pour éviter la « suspicion » envers les juges.
© Zakaria ABDELKAFI / AFP/Archives

Le procureur général près la cour d’appel d’Aix-en-Provence a annoncé jeudi 20 accepter le dépaysement de l’enquête sur la mort de Zineb Redouane, morte sur la table d’opération après avoir reçu une grenade incapacitante en marge d’une manifestation de Gilets jaunes à Marseille. L’avocat de la famille avait dénoncé la présence d’un juge du parquet sur les lieux le jour du drame et une juridiction qui « semble protéger la police ».

Zineb Redouane, octogénaire vivant à Marseille, est morte en marge d’une manifestation de Gilets jaunes en décembre dernier, après avoir reçu une grenade lacrymogène dans son appartement. Six mois après, l’enquête ne semble pas avoir avancé. Les proches de la victime dénoncent une protection de la police et la présence d’un des magistrats du parquet le jour du drame. Le procureur général près la cour d’appel d’Aix-en-Provence a accepté le dépaysement de l’enquête, c’est-à-dire de la confier aux juges d’une autre ville.

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Le jour où Zineb Redouane avait reçu cette grenade, alors qu’elle fermait ses volets, un juge se trouvait aux côtés des forces de l’ordre « ce qui, en soi, n’a aucune incidence sur les faits mais peut créer une forme de suspicion », a détaillé le procureur qui avait une première fois refusé ce dépaysement. « C’est un élément que j’ignorais jusqu’alors et qui me gêne un peu. Je considère que la sérénité de la poursuite de l’information à Marseille risque d’être perturbée. Autant anticiper des polémiques inutiles », a-t-il confié au Monde.

Suite au décès, une enquête en recherche des causes de la mort avait été ordonnée, sans apporter de réponse pour l’instant. Techniquement, l’octogénaire serait décédée d’un choc opératoire lors de l’intervention qui a suivi le traumatisme. Il se pourrait que ce choc opératoire soit le résultat de l’état de santé général de la victime. Le procureur de Marseille avait même jugé qu’il n’était pas encore possible d’établir avec certitude « de lien de cause à effet entre la blessure et le décès ».

Une thèse contre laquelle s’élève la famille de Zineb Redouane pour qui le lien est évident, puisqu’en l’absence de traumatisme, celle-ci n’aurait pas eu besoin d’être opéré.

Dénonçant la lenteur des investigations, l’avocat de la famille avait en avril dernier déposé une plainte pour « violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner » et demandé le dépaysement. « La juridiction de Marseille semble protéger le policier dans la mesure où aucun tireur n’a été identifié », juge-t-il.

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Source : France Soir

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