Mathématiques pour les nuls… suite

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Notre cher Bruno Lemaire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance de son état, a déclaré récemment sur la chaine LCI que l’endettement de la France était de 120% du produit intérieur brut (PIB). Lequel PIB « représente le résultat final de l’activité de production des unités productrices résidentes dans le pays et indépendamment de leur nationalité ».

Il est constitué du produit « marchand », c’est-à-dire les biens et services fournis par les entreprises, ainsi que le produit « non marchand », c’est-à-dire les services fournis par les administrations publiques et privées. Retenez bien cela, j’y reviendrais plus tard.

C’est évidemment à cause du « Corona-ruinus » que nous avons un tel endettement. « Avant la crise financière de 2008, nous étions à 63% de dette publique, puis il y a eu un saut très important qui nous amène à 120% pour 2020 ». Diable ! 120% de dette, nais c’est énôôôôrme.

Vlatipas qu’il me vient une idée saugrenue. Avec l’excès d’optimisme qui caractérise « l’ami Bruno », ce chiffre de 120% est-il le reflet de la réalité ou bien serait-ce « plusss pire » qu’il nous le dit ?

Prenons résolument notre ardoise et notre craie blanche (nostalgie, vous avez dit nostalgie ?) et vérifions cela :

  • PIB de 2019 (dernier publié par l’INSEE) = 2 425,7 Mds €
  • PIB DE 2020 (pas encore définitif) = – 8,3% par rapport à 2019, soit 2 224,3 Mds €.
  • Dette publique de la France (dernier publié T3 de 2020) = 2 674,3 Mds €.
  • 2 674,3 / 2 224,3 = 120%.

Notre ministre ne nous a pas menti. Pourquoi donc imaginer qu’il puisse en être autrement ? Il y a des moments ou le degré de ma suspicion envers le monde politique, m’étonne.

 

Comme vous le savez, « le diable se cache dans les détails ». Quand on cherche… on trouve des détails intéressants. Ce chiffre de notre dette, comme celle des autres pays de l’Europe est exprimée conformément « au sens de Maastricht ».

Notez « qu’en termes élégants ces choses-là sont dites » !!! Coucou cher Jean-Baptiste, je te remercie par avance de ne pas m’en vouloir de te paraphraser.

 

Mais qu’il est étourdi ce traité de Maastricht. Figurez-vous qu’il oublie de prendre en compte quelques milliards réputés « hors bilan » en matière de dette nationale. En effet, le règlement (CE) n°479/2009 du 25 mai 2009 nous précise que le « sens de Maastricht » exclut certains éléments de la dette !!!

Il s’agit notamment, des retraites des agents de l’État, des garanties accordées aux emprunts de sociétés d’État ou privées (EDF, RFF, SNCF…), des prestations sociales à verser aux ménages, des dettes des collectivités locales… Cette énumération est loin d’être exhaustive !!! Elle peut être estimée entre 8 000 et 10 000 Mds d’€ !!! Soyons « bon prince »  et retenons 8 000 Mds €.

Nous arrivons allègrement à un vrai ratio dette/ PIB de 8000 / 2 224 = 359% soit trois fois plus que notre prévisionniste préféré Bruno !!!

Les lecteurs assidus de mes billets se souviennent que dans celui du 11 novembre 2014, je faisais déjà la démonstration de l’état de faillite de la France. Je détaillais ainsi des composants du PIB :

Reprenons les chiffres du PIB de 2020 soit 2 224 Mds € et retenons (toujours bon prince ) la proportion de 50% pour les produits marchands… la véritable richesse du pays. Celle qui est en partie à l’arrêt pour « raisons sanitaires ». Elle représente donc 2 224 / 2 = 1 112 Mds €.

Je récapépette depuis le début : notre dette réelle est de 8 000 Mds € et le produit marchand de 1 112 Mds €… il manque juste 6 888 Mds € !!! Vous avez dit faillite ? Allo Bruno ? Pourquoi tu tousses ?

Chers lecteurs, je vous aime et vous salue.

Source : Sérénité Patrimoniale

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