Manifestations et grèves au Royaume-Uni : L’armée entre en action

par Al Manar

Nouvelle évolution gravissime au Royaume-Uni qui connait un mouvement de contestation inédit, émaillé par des manifestations et des grèves en cascade : l’armée a été mobilisée par le gouvernement de Rishi Sunak.

1200 militaires devraient remplacer des grévistes, notamment des ambulanciers paramédicaux et des policiers des frontières, a annoncé Downing Street.

Les grévistes se plaignent que leurs salaires réels sont en recul, en raison de l’inflation galopante provoquée par la hausse de la facture énergétique, depuis les sanctions occidentales décrétées contre les exportations russes d’hydrocarbures, sur fond de guerre en Ukraine.

Toutefois, des craintes se font pressentir que cette mobilisation militaire ne serve d’autres motifs dans l’avenir.

Apparemment lésé par cette décision, le chef d’état-major de la Défense, l’amiral Sir Tony Radakin, a déclaré au journal Telegraph : « Nous ne sommes pas une force de réserve. Nous sommes occupés et réalisons de nombreuses tâches au nom de la nation. Nous devons nous concentrer sur notre rôle principal. »

Au Royaume-Uni, l’inflation dépasse les 11%, son plus haut taux depuis 1981, selon l’institut statistique britannique, rapporte le journal Le Monde. Précisant que les prix du gaz ont bondi de près de 130% au cours de l’année écoulée, et l’électricité s’est envolée de 66%.

Les manifestations populaires et les grèves touchent tous les secteurs, dont les transports et la santé.

Dans un geste sans précédent, les infirmières ont cessé de travailler, jeudi dernier, pour exiger des salaires plus élevés et de meilleures conditions de travail. Elles ont annoncé une nouvelle grève mardi prochain.
Les médecins s’attendent également à prendre deux jours de congé les 21 et 28 décembre pour exiger une augmentation, et la police des frontières sera en grève pendant plusieurs jours d’ici la fin de l’année.

Mais le gouvernement semble sourd à leurs revendications et leur attribue les causes de la crise actuelle.

Dimanche 18 décembre, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a critiqué « les syndicats causant la misère à des millions de personnes avec une grève des transports en particulier à un moment crucial pour Noël », dans une tribune publiée dans le journal The Sun.

« Les cheminots et les agents frontaliers se sont vu proposer des offres équitables – et raisonnables pour les contribuables, et un nombre croissant de membres du syndicat veulent un accord », a ajouté Sunak.

Mais son gouvernement a décidé, sous l’impulsion de son ministre des Finances actuel Jeremy Hunt, de ramener à six mois les aides massives décrétées pour deux ans aux ménages par le gouvernement précédent de Liz Truss. Des dizaines de milliards de livres de coupes dans les dépenses et des hausses d’impôts sont attendues pour endiguer la dette et freine l’inflation.

De leur côté, les manifestants et les grévistes insistent pour taxer davantage les profits des géants énergétiques, à qui bénéficie la flambée des prix des hydrocarbures, due aux aux sanctions occidentales imposées à la Russie mais aussi au fait que les USA vendent à l’Europe son gaz liquéfié (GNL) à des prix triples.

Face à cette crispation des positions, Sunak prévoit d’imposer des « lois antigrèves », a indiqué jeudi 15 décembre, le journal britannique Daily Mail.

Une décision hautement dangereuse, surtout si les manifestants et les grévistes décident de les enfreindre. Un risque d’escalade pourrait s’en suivre. Et l’armée déjà mobilisée, se verrait chargée d’autres missions, bien plus musclées.

source : Al Manar

Source : Reseau International

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