L’OCLCH forme des formateurs relais dans la lutte contre les crimes et discours de haine

Nous pouvons constater ici qu’un durcissement se profile à l’égard des voix contestataires sur les réseaux sociaux.

L’OCLCH forme des formateurs relais dans la lutte contre les crimes et discours de haine

Les 19 et 20 décembre 2023, s’est tenu à la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), à Issy-les-Moulineaux, le premier séminaire de formation des formateurs relais « lutte contre les crimes et discours de haine », sur lesquels s’appuiera l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine (OCLCH), à partir de 2024.

Une centaine de gendarmes départementaux, tous volontaires, ont suivi, les 19 et 20 décembre, à la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), un séminaire de formation, auquel leurs camarades affectés en outre-mer et en Corse ont également pu assister en visioconférence. Ces gendarmes auront pour mission de sensibiliser, avec l’aide d’un suppléant, tous les militaires de la gendarmerie à la conduite des enquêtes et à l’accueil des victimes de ces infractions particulières que constituent les crimes et les discours de haine.


« Avec ces formateurs relais, la gendarmerie s’organise pour lutter plus efficacement contre des infractions en forte hausse, a indiqué le général Jean-Philippe Reiland, qui commande l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine (OCLCH). Vous serez des ressources supplémentaires pour les unités territoriales et de recherches de la gendarmerie, et je vous remercie de vous engager sur cette voie à nos côtés. »


Lors de l’ouverture de ce séminaire, le général Stéphane Bras, commandant en second de la Direction des opérations et de l’emploi (DOE) de la DGGN, a insisté sur la menace à la cohésion sociale que constituent ces infractions haineuses.

« Dans un contexte de succession de crises, dont les effets se cumulent et se renforcent mutuellement, les violences physiques, verbales et sur les réseaux sociaux, entre particuliers et à l’encontre des élus et des forces de l’ordre, sont en augmentation, a-t-il souligné. Les formateurs relais lutte contre les crimes et discours de haine vont permettre à la gendarmerie d’être mieux armée face à ces violences, avec les outils dont elle dispose, à savoir la règle de droit.

La maîtrise de cette règle de droit constitue pour vous, et pour ceux que vous formerez demain, la boussole de votre action quotidienne. L’OCLCH a déjà des bons résultats dans la lutte contre les crimes de haine et, avec ce réseau, ceux de la gendarmerie n’en seront que meilleurs. »


L’OCLCH a voulu ce séminaire non seulement très complet, mais aussi ouvert sur l’extérieur avec de nombreux intervenants possédant une expertise forte, venus du monde associatif, judiciaire, mais aussi issus de forces de sécurité d’autres pays, comme l’Espagne et l’Allemagne, de la commission Européenne et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).


À l’issue, les formateurs relais devront d’abord former un suppléant, voire plusieurs dans les départements les plus importants. Puis, le titulaire et son suppléant auront pour mission de sensibiliser leurs pairs au cours de l’année 2024, afin de faire monter en compétences toute la gendarmerie nationale sur ces infractions. Ils constitueront un réseau de référents pour appuyer autant que nécessaire les enquêteurs locaux dans leurs investigations, et une ressource pour le commandement, notamment dans le cadre de la tenue des Comités opérationnels racisme antisémitisme et lutte contre l’homophobie (CORAH), que le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, a souhaité revitaliser dans chaque département.


Les formateurs disposeront d’une mallette pédagogique – avec des fiches, un guide, une présentation –, perçue lors du séminaire. Ils auront également accès, ainsi que tous les personnels de la gendarmerie, à une nouvelle application – baptisée Neo Haine – disponible prochainement sur les téléphones Neo.

« Il s’agit d’un outil d’aide à la décision, mais aussi d’un outil d’intelligence collective, évolutif en fonction des remontées que vous nous ferez parvenir du terrain », a décrit la lieutenante-colonelle Aurélie, qui commande la Division de lutte contre les crimes de haine, lors de sa présentation.
Elle comprend une liste de 17 indicateurs permettant de créer des signaux d’alerte, des fiches conseils et des fiches réflexes, une cartographie avec le réseau des brigades ayant un formateur relais et des associations, au niveau de chaque département, et un diagnostic opérationnel indiquant, après une série de 19 questions, une jauge permettant d’évaluer le caractère haineux, au regard de la loi, du discours ou du comportement, puis de qualifier pénalement les faits.


« Avec ces outils pédagogiques, vous pourrez délivrer le message, aider vos camarades à mieux faire, et vous serez nos ambassadeurs », a conclu le général Reiland en clôture de ce séminaire. » » »

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