L’histoire dans l’Histoire – 14 mars 1369

14 mars 1369 : Du Guesclin fait le ménage en Espagne

Le 14 mars 1369, Bertrand Du Guesclin bat le roi de Castille Pierre le Cruel à Montiel, au sud-est de la Castille. Cette bataille met fin à la première guerre civile espagnole qui a opposé pendant une quinzaine d’années l’héritier légitime de Castille aux bâtards de son père…

Une sombre affaire

En 1353, sous l’influence de sa maîtresse, la belle Maria de Padilla, le jeune roi Pierre 1er (19 ans) choisit de gouverner en autocrate en s’appuyant sur le peuple, ce qui lui vaut le surnom de Justicier. Mais son ancien chancelier, Alfonso de Albuquerque, désireux de rendre le pouvoir à la noblesse, ourdit une conspiration avec les bâtards royaux et le roi d’Aragon qui règne à Barcelone.

À Tolède, capitale de la Castille, le roi Pierre 1er réprime les comploteurs puis il entre en guerre contre l’Aragon et fait assassiner deux de ses demi-frères. Pierre le Justicier devient dès lors Pierre le Cruel. L’aîné des bâtards royaux, Henri de Trastamare, en appelle au roi d’Aragon et surtout au roi de France Charles V le Sage.

Un appel bienvenu

La France de l’époque se remet lentement de l’occupation anglaise, du désastre de Poitiers, de la Grande Peste et des jacqueries paysannes. Elle doit aussi endurer les exactions d’une soldatesque déchaînée.

Depuis le début de la guerre de Cent Ans, les rois de France ont pris l’habitude de recruter des « routiers », ou mercenaires, car ils sont plus disponibles que les chevaliers.

Les paysans victimes des Grandes Compagnies, miniature du XIVe siècle (BNF)Mais ces routiers, organisés en « Grandes Compagnies », se livrent à de terribles pillages sur le dos des paysans lorsqu’ils ne sont pas occupés à se battre.

Charles V saisit au vol l’appel d’Henri de Trastamare. Il demande à son capitaine Bertrand Du Guesclin d’aller le secourir sans oublier d’emmener avec lui les « Grandes Compagnies », avec la promesse pour elles de s’enrichir sur le dos des Espagnols !

Pierre Ier, devant la menace, se précipite à Bordeaux, alors sous souveraineté anglaise. Il noue une alliance avec le fils du roi d’Angleterre, le Prince Noir. Celui-ci ne refuse pas la perspective d’une bonne guerre.

Le premier choc, à Navarette (ou Naveja), en 1367, est fatal à Du Guesclin qui est capturé par le Prince Noir. Le Breton, par orgueil, fixe lui-même le montant de sa rançon au niveau qui sied à sa valeur… C’est ainsi que le roi Charles V le fait libérer en échange de 60 000 florins.

Mais avec la bataille de Montiel, Du Guesclin prend sa revanche sur Pierre le Cruel, avec des troupes inférieures en nombre mais plus unies.

Il oblige le roi à se réfugier dans la forteresse de Montiel. Puis, sous une fausse promesse de libération, il le convainc d’en sortir et de rencontrer son rival Henri de Trastamare sous une tente.

Les deux demi-frères en viennent aux mains. Henri a raison de Pierre et le tue !… C’est ainsi qu’ill monte sur le trône de Castille sous le nom de Henri II. Quant à Bertrand Du Guesclin, il revient à Paris où il reçoit le titre de connétable de France. Charles V le Sage en fait son chef d’état-major en quelque sorte.

Source : Herodote

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